Google Cloud AppSheet est une plateforme de développement d'applications en mode no-code. Son environnement de conception basé sur le web s'exécute dans Google Cloud, et il génère des applications pour le web (navigateur mobile ou de bureau), iOS (11+) et Android (5+). Bien qu'étant annoncé no-code, AppSheet prend en charge les formules de tableur, les expressions de filtre et les robots définis à l'aide d'expressions et de diagrammes, ce qui lui confère une grande partie des fonctionnalités des créateurs d'applications low code.
AppSheet vise à automatiser les processus métier tels que les approbations de commandes et les notifications aux utilisateurs, et de construire automatiquement des actions et des vues basées sur l'intention de l'utilisateur avec Google Cloud AI et ML. L’utilisateur peut utiliser AppSheet pour construire une seule application à utiliser sur ordinateur de bureau, mobile et tablette. Il offre aussi la possibilité de se connecter à une variété de sources de données, ainsi qu'ajouter des données telles que des emplacements GPS, des images, des dessins, la lecture de codes-barres et la reconnaissance de caractères à partir des appareils des utilisateurs finaux.
Faire collaborer l’IT et les métiers
Google ne prétend pas que les « développeurs citoyens » peuvent créer des applications dans le vide. Au lieu de cela, la firme affirme que les développeurs informatiques et les citoyens peuvent collaborer efficacement grâce aux capacités de gouvernance et de politique d'entreprise. Ils vantent également l'intégration entre AppSheet et les outils Google Workspace comme un gain de temps. Comme c'est le cas pour la plupart des créateurs d'applications no-code et low-code, les développeurs citoyens utilisent AppSheet parce que c'est facile, et les développeurs professionnels l'utilisent parce qu'ils peuvent créer des applications rapidement.
Une grande partie du travail de conception pour AppSheet se fait au stade de la conception des données. Bien sûr, il est utile de savoir ce que l’utilisateur essaye d'accomplir et pourquoi. Le processus d'AppSheet pour déduire l'intention à partir de la structure de données est assez bon. L’application prend en charge de nombreuses intégrations de données et de services, y compris certaines sources de données non traditionnelles telles qu'un dossier Google Drive traité comme un tableau. Power Apps, qui est plus mature, se vante d'avoir beaucoup plus d'intégrations qu'AppSheet. En plus de Microsoft Power Apps, Google Cloud AppSheet est en concurrence avec Amazon Honeycode et environ 400 autres créateurs d'applications low-code ou no-code.
Création d'une application AppSheet
Google décompose le processus de création d'une application AppSheet en huit étapes :
- Préparer ses données ;
- Connecter ses données à AppSheet ;
- Se familiariser avec l'éditeur d'AppSheet ;
- Définir comment ses données connectées seront utilisées ;
- Créer des vues et personnalisez l'aspect et la convivialité ;
- Créer des boutons, des actions et des automatismes personnalisés ;
- Tester, partager et déployer son application avec les utilisateurs ;
- Améliorer son application et obtenir des commentaires.
Essentiellement, les étapes 1 et 2 incarnent la phase de génération du prototype axée sur l'intention. Dans certains cas, le prototype sera suffisamment bon pour être utilisé. Le plus souvent, l’utilisateur souhaite affiner l'application pour en faire plus et intégrer davantage de données. Au cours de la durée de vie de l'application, à mesure qu'elle se développe au sein de l’organisation, il faudra peut-être migrer les données de Google Sheets vers une base de données plus évolutive, telle que Google Cloud SQL.
L'étape 3 prend plus de temps et d'efforts qu’il n’y paraît. AppSheet a une « surface » étonnamment grande pour supporter des fonctionnalités étendues. Il vaut la peine de se familiariser avec l'éditeur de feuilles d'applications afin de ne pas se sentir perdu par la suite. D'ailleurs, il existe plus de 50 modèles d'applications pour commencer à travailler sur des cas d'utilisation courants.
L’utilisateur peut commencer une application AppSheet avec des données, avec une idée, ou avec un modèle. (Crédit : IDG)
Ci-dessus, la façon habituelle de commencer avec des données est de se connecter à une feuille de calcul via un fournisseur de stockage cloud. Il est également possible de se connecter à une table de base de données SQL ou à quelques sources de données non SQL. (Crédit : IDG)
Une fois que l'application est générée, il est possible de la prévisualiser sur un smartphone, une tablette ou un émulateur plein écran, ainsi que de la modifier si nécessaire. Il est également possible de la visualiser depuis ses appareils. L'éditeur d'AppSheet suggère des ajouts et permet également d'effectuer ses propres ajouts. (Crédit : IDG)
L'utilisateur peut construire une application à partir de données, et en complément, commencer avec un modèle. L'AppSheet dispose actuellement d'environ 50 modèles de démarrage. (Crédit : IDG)
AppSheet peut tirer parti de nombreux capteurs intégrés aux smartphones et aux tablettes. Elle peut également s'intégrer à de nombreuses applications et plateformes. (Crédit : IDG)
AppSheet se connecte actuellement à 17 bases de données et tables cloud, et s'intègre à 11 services externes. Cependant, ces chiffres ne sont pas à la hauteur d'AppSheet. Par exemple, la plateforme fonctionne avec Zapier, qui s'intègre à plus de 3 000 autres applications à l'aide d'une interface graphique sans code, et avec Apigee API, qui permet de créer des proxy API, des flux et des politiques pour les services back-end. (Crédit : IDG)
Exécution des applications AppSheet
En plus de pouvoir prévisualiser vos applications dans l'émulateur web, la visualisation est disponible sur les appareils supportés. Il suffit d'aller dans le volet Utilisateurs et d'entrer l'email de l'utilisateur dont on veut voir l'aperçu.
Sur l'appareil, il faut utiliser le lien contenu dans l'e-mail pour télécharger l'application shell AppSheet, puis suivre les instructions pour télécharger l'application prototype créée. Afin de ne pas prendre un temps considérable à se charger, il est possible de choisir entre une synchronisation des données au démarrage ou une synchronisation différée (manuelle).
Capture d'écran de l'affichage des cartes de l'application Parcs nationaux prise sur un téléphone Android. (Crédit : IDG)
Définir comment les données seront utilisées
Comme précisé plus tôt, une grande partie du travail de conception pour AppSheet se produit lors de la construction et du choix des sources de données elles-mêmes. Cependant, affiner la façon dont l'application utilise les données reçues de la source est très facile. Une façon de le faire est de modifier les spécifications des colonnes sous Données | Colonnes, par exemple pour ajouter des colonnes virtuelles avec des formules, comme une colonne de taxe qui multiplie le taux de la taxe de vente de l'état par le prix.
Une autre méthode consiste à créer des tranches de la source de données, qui sont essentiellement des sous-ensembles filtrés de la table. Le filtre se fait à la fois par lignes et par colonnes, par exemple en plaçant chaque valeur de catégorie dans sa propre tranche et en n'incluant que les colonnes les plus importantes.
Alors que AppSheet déduit les colonnes et les noms de colonnes à partir du tableau source (ici une feuille de calcul Excel), il est facile de contrôler si les colonnes sont affichées, modifiables, requises, etc. L'édition des formules pour les colonnes virtuelles est par ailleurs disponible, et AppSheet aide à créer les formules.
Ajouter des sources de données, des vues, et des écrans
Une fois que l'application fonctionne avec une source de données et autant de vues et d'écrans que nécessaire, l'organisation et/ou ses utilisateurs peuvent vouloir étendre les fonctionnalités, souvent en ajoutant plus de données et plus de vues et d'écrans pour aller avec. Par exemple, après la mise en place une application d'inventaire, des vendeurs pourraient ajouter une fonction de commande à cette même application.
Créer des actions, des bots, des modèles prédictifs et des modèles OCR
Dans AppSheet Editor, trois types d'actions peuvent être crées : Navigations de l'interface utilisateur (afficher une nouvelle vue de cette application ou d'une autre), Modifications des données (effectuer des opérations CRUD), et Communications externes (envoyer une notification push ou un message texte). En outre, des actions système sont automatiquement créées. Il faut alors configurer ces actions pour qu'elles s'exécutent en réponse à des événements de navigation.
Les bots sont un type d'action plus général. En général, ils suivent le modèle suivant : « si un événement se produit, exécutez un processus consistant en une ou plusieurs tâches ». Essentiellement, les bots réalisent l'automatisation des processus. Ils peuvent fonctionner en arrière-plan, et s'activer sur un changement de données ou sur une planification.
Comme AppSheet est un service Google Cloud, il n'est pas surprenant qu'il puisse former et exécuter des modèles d'apprentissage automatique. Actuellement, les modèles prédictifs (classification de l'intention d'un message de retour utilisateur, par exemple) sont entièrement pris en charge, et les modèles OCR (extraction de texte à partir d'images) sont en version bêta. Pour l'instant, les modèles d'OCR d'AppSheet fonctionnent sur des documents qui ont une mise en page fixe, et ils nécessitent une connexion internet.
Déployer son application AppSheet
Plus tôt, il est mentionné que l'utilisateur peut afficher les applications sur les appareils pris en charge en envoyant aux utilisateurs un lien par e-mail. C'est ce qu'on appelle le déploiement instantané. Il est également possible de générer des versions Android et iOS « en marque blanche » de son application et les soumettre à Google Play Store et Apple App Store pour approbation. Une fois approuvées, les utilisateurs peuvent les télécharger depuis la boutique publique appropriée.
Dans l'ensemble, Google Cloud AppSheet offre beaucoup plus de fonctionnalités qu'il n'y paraît au premier abord. Oui, il s'agit d'un créateur d'applications sans code, mais la plateforme peut également former et appliquer des modèles prédictifs de ML et des modèles OCR.
Power Apps, le créateur d'applications low-code de Microsoft, fait partie d'un vaste écosystème centré sur Microsoft 365, OneDrive for Business, Power Automate et Power BI. Google Cloud AppSheet fait partie d'un écosystème similaire mais moins compliqué, centré sur Gmail, Google Workspace, Google Drive, Google Maps, Google Sheets, Google Cloud SQL et de nombreux services Google Cloud, dont l'apprentissage automatique, ainsi que Zapier. Amazon Honeycode, un créateur d'applications sans code un peu moins performant, s'intègre à Amazon AppFlow et à Zapier, ainsi qu'aux divers services de stockage et de données AWS. Si une entreprise s'appuie déjà sur Google pour les fonctionnalités de bureau et/ou le stockage de données, AppSheet est un moyen évident de produire des applications personnalisées pour améliorer la productivité.