La multiplication du nombre d'OS mobiles donne à elle seule une idée des changements nécessaires dans les entreprises. Aujourd'hui, les services informatiques sont non seulement confrontés à plusieurs systèmes d'exploitation mobiles, mais ils doivent aussi faire face aux modifications, à des moments variables, que subissent les différents OS. Les développeurs livrent rarement les nouvelles versions de leurs logiciels pour tous les appareils au même moment. Alors, dans ce contexte, que peuvent faire les responsables informatiques pour rester sereins ?Â
Plate-forme MDM de Sybase
Lors d'une réunion interactive sur le web, l'analyste de Gartner, Phillip Redman, a suggéré que l'une des solutions pouvait être d'investir dans les logiciels de gestion de terminaux mobiles ou Mobile Device Management (MDM). Au début de sa présentation, l'analyste a fait valoir que de nombreuses entreprises avec lesquelles il s'était entretenu récemment avaient permis la connexion de plusieurs types d'appareils sur leurs réseaux, sans vraiment disposer de plan global pour les gérer tous. « La complexité des dispositifs et des plates-formes met en évidence la nécessité d'avoir un meilleur contrôle sur le parc mobile, » a-t-il déclaré. « Le BlackBerry Enterprise Service fonctionnait correctement avec un type d'appareils, un type de système d'exploitation et un nombre limité d'applications... Mais peu d'entreprises sont restées cantonnées aux BlackBerry de RIM, et beaucoup ont commencé à assurer le support d'autres dispositifs. »
Un chiffre d'affaires de 200 millions en 2010
Selon Phillip Redman, le secteur de la gestion de terminaux mobiles est devenu une industrie qui affichait un chiffre d'affaires de 200 millions de dollars en 2010. Celui-ci fait remarquer que plusieurs entreprises, notamment Sybase, Good Technology, MobileIron, AirWatch, Zenprise, Symantec et RIM, ont des offres solides sur le marché du MDM. Celui-ci a également comparé l'administration de terminaux mobiles à la gestion des dépenses de télécommunications (TEM) : ces deux secteurs ont ceci en commun qu'ils permettent tous deux aux services informatiques d'avoir le contrôle sur l'utilisation que font les salariés d'une l'entreprise des communications, et d'adapter leur propre politique. Beaucoup de clients MDM peuvent être téléchargés directement depuis les boutiques d'applications en ligne comme l'Android Market et l'App Store d'Apple. Le salarié peut alors se connecter à une plate-forme MDM centrale installée en back-end par le service informatique de son entreprise.
Crédit photo D.R.
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Toujours selon l'analyste de Gartner, en fonction de la puissance du logiciel MDM, les services informatiques peuvent disposer d'une quantité d'options plus ou moins grande pour les aider à sécuriser les appareils mobiles sur des plateformes multiples, notamment des fonctions d'effacement des données à distance, le verrouillage à distance, l'activation d'un accès par mot de passe, le cryptage, l'authentification, la mise en place d'un pare-feu, un antivirus et le VPN mobile. Un bon logiciel de gestion de terminaux mobiles devrait aussi permettre aux services informatiques de surveiller si les utilisateurs n'installent que des logiciels autorisés, à mettre en oeuvre des systèmes de sauvegarde et de restauration des données et à effectuer la mise à jour - l'application de patchs - des logiciels présents sur les terminaux. Selon Phillip Redman, un bon MDM devrait aider les départements informatiques à segmenter l'accès aux données, pour déterminer que tel groupe d'utilisateurs peut accéder à tels types de données, de réseaux et d'applications, en fonction de leurs rôles et de leurs responsabilités au sein de l'entreprise.Â
À l'inverse, le département informatique pourrait adopter une politique « ouverte » pour certains utilisateurs et leur laisser la responsabilité quasi totale de la gestion du terminal. Entre ces deux extrêmes, l'analyste estime que les services informatiques des entreprises doivent pouvoir partager la responsabilité de la gestion des terminaux, le département s'engageant par exemple à assurer le support pour l'email, le PIM ou le gestionnaire d'informations personnelles, la navigation web et la téléphonie, mais interdire le téléchargement d'applications tierces sans autorisation. Cela permettrait aux utilisateurs d'opter pour une plus grande variété de plateformes et d'appareils sans exposer le réseau de l'entreprise.
Selon l'analyste, les entreprises ne doivent pas considérer les logiciels de gestions de terminaux mobiles comme une solution qui leur permettra d'économiser de l'argent, mais plutôt comme un outil capable de faire en sorte que la multiplicité des plates-formes n'entrave pas la performance globale du réseau. « Pour l'instant, on ne voit pas beaucoup de retours sur investissement potentiel sur le MDM. Cela ressemble plus à une police d'assurance, » a déclaré Philip Redman. «Sans doute que vous n'aurez pas à l'utiliser très souvent. Mais, si vous l'utilisez, le MDM s'avérera vraiment très important. »