Gestion de la fraude et optimisation, deux axes stratégiques pour le PDG de SAS
A l'occasion de SAS Global Forum, l'éditeur a complété ses solutions de détection de la fraude. Jim Goodnight, PDG de SAS, a confirmé les efforts réalisés dans ce domaine et souligné le succès des outils d'optimisation. Une offre packagée facilitera par ailleurs le déploiement de SAS Analytics sur les entrepôts de données de Teradata.
SAS vient de compléter son portefeuille de solutions destinées à la détection de la fraude bancaire ou à l'assurance. Lors de sa conférence utilisateurs mondiale SAS Global Forum, qui a réuni 3 200 participants la semaine dernière à Washington D.C., l'éditeur a annoncé l'ajout d'une brique à son offre SAS Fraud Framework. Cette dernière rassemble plusieurs composantes pour détecter les comportements suspects (des clients d'une banque ou d'une compagnie d'assurance), envoyer des alertes mais aussi faciliter l'enquête et les vérifications en rassemblant les informations relatives à un cas donné. Le nouveau logiciel, Social Network Analysis, affiche sous forme de réseau social les liens entre des activités et des individus, ce qui fait apparaître des connexions entre des actions et des personnes qui, jusque-là , n'étaient pas visibles. L'outil peut par exemple permettre de tracer des liens entre plusieurs prêts bancaires non sécurisés et un bénéficiaire.
« Nous travaillons avec un certain nombre de clients sur de nouvelles solutions pour détecter la fraude à l'aide sociale, à l'assurance, à la sécurité sociale..., a confirmé Jim Goodnight, PDG de SAS, à nos confrères de ComputerWorld Canada. Nous essayons de devenir véritablement des experts dans ce domaine ».
Interrogé plus généralement sur l'apport des solutions d'analyse dans le climat économique difficile, le co-fondateur de SAS il y a 34 ans, a souligné le succès de ses solutions d'optimisation (qui ont tiré son chiffre d'affaires 2008) : « Les entreprises ont réalisé qu'il était temps de rationaliser et d'optimiser des processus qu'elles gèrent de la même façon depuis des années ». Le dirigeant constate notamment un intérêt considérable et grandissant dans le secteur de la distribution pour l'optimisation des prix. « En particulier, lors de la mise en place des promotions qui servent à amener des clients dans les magasins, a expliqué Jim Goodnight. Si vous avez 1 500 à 2 000 magasins et que chacun a 200 000 ou 300 000 articles sur lesquels faire des promotions, comment choisir les bons ? Comment fixer le tarif pour attirer les clients et les conduire à acheter ? Cela ne concerne pas seulement l'article en promotion que vous allez vendre, mais le fait que vous allez augmenter la fréquentation du lieu de vente et que d'autres articles seront vendus, ce qui aidera à optimiser les algorithmes qui permettent d'établir les prix unitaires. »
De nouvelles acquisitions en vue
Depuis sa création, SAS est restée une entreprise privée, ce que semblent apprécier ses collaborateurs. Il y a quelques années, un sondage a été fait pour savoir comment ils envisageraient une entrée en bourse. 85% ont souhaité que la société reste indépendante. « Ils reconnaissent les bénéfices de cette situation, justifie Jim Goodnight. En devenant une société cotée, vous devez absorber une forte pression pour maintenir les profits ou les améliorer. Si vous êtes manager et qu'une grande partie de ce que vous gagnez est basé sur la valeur de vos titres boursiers, vous n'hésitez pas à licencier des milliers de personnes juste pour maintenir le cours de l'action parce que vous allez en tirer personnellement profit. Il me semble que nous avons vu cela avec SAP. J'ai été extrêmement déçu. Quand ils ont annoncé qu'ils allaient supprimer 3 000 postes, le cours de leur action a grimpé de 6%. »
La stratégie de croissance de SAS repose principalement sur une croissance organique. Malgré tout, l'an dernier, il a acheté deux éditeurs, Teragram et IDeaS. « Nous sommes en ce moment même en train d'examiner certaines acquisitions, confie Jim Goodnight. Nous achetons ceux qui nous apportent de l'expertise dans un domaine où nous n'en avons pas encore développé, et qui nous permettre d'étendre notre marché. C'est pourquoi, lorsque nous procédons à un rachat, nous développons la société acquise et nous ne licencions pas. »
Sur sa conference SAS Global Forum, l'éditeur a également présenté une nouvelle application analytique, SAS Campaign Management Software, fournie sous forme de services en ligne (en mode SaaS), pour créer et gérer des campagnes de marketing.
SAS a par ailleurs annoncé conjointement avec Teradata une solution prépackagée regroupant matériel, logiciel et services pour accélérer le déploiement de SAS Analytics avec l'offre d'entrepôt de données Active Entreprise Data Warehouse de Teradata.