L’OPA amicale d’Atos sur Gemalto risque de se transformer en OPA hostile puisque ce dernier, par la voix de son directeur général Philippe Vallée, juge que « l’offre d’Atos ne constitue pas la base d’un engagement constructif ». Dans le même courrier envoyé aux salariés, le dirigeant ajoute : « Gemalto [...] est mieux positionné en tant qu’entreprise autonome pour poursuivre avec succès son développement ».
Rappelons qu’Atos proposait 46 euros par action (4,3 milliards) dans le cadre de son offre amicale, soit une plus value de 42% par rapport au dernier cours de l’entreprise. Mais avec une OPA hostile, la SSII dirigée par Thierry Breton va devoir ramasser sur le marché un maximum d’actions Gemalto et, ce, de plus en plus cher, car le cours risque de monter. Une OPA rampante aurait été plus indiquée mais c’est peut être ce qu’Atos a déjà commencé à faire jusqu’au seuil où l’acheteur est obligé de dévoiler ses intentions. Dans un communiqué envoyé cette nuit, Atos a pris note de la réponse de Gemalto et confirmé son intention d’acquérir la société pour créer un géant de la sécurité numérique et enfin passer devant son éternel concurrent Capgemini.
Bpifrance en position d'arbitre
Reste à savoir ce que feront les principaux investisseurs de Gemalto, Bpifrance en tête. Fin tacticien et ancien ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Thierry Breton n’a sûrement pas oublié de sonder le gouvernement quant à ses intentions. De son coté, l’intersyndicale de Gemalto (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et USG-Unsa) a demandé un rendez-vous à Thierry Breton pour discuter de la situation actuelle de Gemalto (15 000 salariés) et de son projet d’OPA amicale afin de s’assurer qu’Atos maintienne et pérennise les bassins d’emplois. Enfin, en plein conflit avec la direction de Gemalto au sujet du PSE en cours, l’intersyndicale a également publié un communiqué très « Star Wars » pour indiquer qu’elle rejetait la stratégie actuelle.