Une légère reprise économique se fait sentir, mais les SSII restent encore prudentes. Elles n'ont pas tort, si l'on en croît le Gartner, une seule chose paraît certaine pour elles : le passage durable des services informatiques à un modèle à bas coûts. « Les fluctuations économiques et l'incertitude des entreprises, la mondialisation accélérée des services, et la concurrence exacerbée des services IT sont des facteurs importants qui pourraient obliger les entreprises à aller plus loin vers les bas coûts informatiques », note le cabinet.
Le Gartner définit ce « low cost » par le fait que la livraison de services IT se fait en réduisant au minimum le prix par utilisateur et par mois (le per user / per unit / per month, ou PUPM). Dans le même temps, l'entreprise réduit le nombre d'organisations clientes et d'utilisateurs de ces services. Le prix de l'IT va donc continuer à orienter les décisions.
Un effet d'aubaine et un risque de systématisation
Le contexte favorise cette stratégie. Selon le Gartner, l'accès au crédit est toujours difficile, aux Etats-Unis comme en Europe, si bien que les entreprises réduisent les coûts IT et vont vers plus d'externalisation. Conséquences : la croissance s'accélère dans les pays émergents et le fossé se creuse entre eux et les pays aux économies stagnantes. L'industrialisation des services IT conduit également à réduire les coûts, d'autant qu'elle est combinée avec l'externalisation et des technologies comme la virtualisation et l'automatisation.
Si ces phénomènes « low cost » se répandent dans les années à venir, les coûts pourraient être réduits d'un tiers dans les années à venir, assure le cabinet d'étude. Ce qui pourrait entraîner l'émergence d'acteurs spécialisés sur ce domaine. Dans ce scénario, les services informatiques pourraient connaître une baisse de 10 à 25% du prix de leur PUPM dans les 3 à 5 ans à venir. Les grands acteurs des services informatiques pourraient en souffrir avec un décrochage de croissance d'ici 2013.