C'est à Montpellier que la dernière édition de French Tech Tremplin a été dévoilée par le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot. Il a annoncé avec Clara Chappaz, patronne de la French Tech la liste des 224 lauréats de la phase « incubation » du programme. Et cette édition se veut la plus diversifiée possible. Ainsi, 78 % de lauréats sont basés dans les régions hors du Grand Paris et 4 % de lauréats sont issus des territoires ultramarins. Une diversité que l’on retrouve également au niveau des secteurs d’activité : 16 % des participants au programme incubation viennent de la greentech, 11 % viennent de la healthtech et de la fintech, tandis que 9 % sont issus des edtech. Par ailleurs, les lauréats sont plutôt jeunes avec un âge moyen évalué à 33 ans. Enfin, la part de femmes parmi les lauréats se situe à 34,4 %, soit le même chiffre que l’an dernier, évoquant une certaine forme de stabilité.
Pour mémoire, le programme French Tech Tremplin initié en 2019 veut accompagner des talents venant de milieux socio-économiques défavorisées dans leur projet d’entreprise (habitants des quartiers prioritaires, bénéficiaires de minima sociaux, réfugiés, étudiants boursiers). Il s’agit d’« offrir les mêmes chances pour tous en proposant des formations, un système de mentorat et en mobilisant des financements » rappelle le Gouvernement. Une offre d’accompagnement personnalisée a donc été créée et s’articule autour de deux volets distincts : le volet « Prépa », qui accompagne les porteurs de projet à l’étape de lancement de leur start-up et le volet « Incubation », qui s’adresse à des entrepreneuses et entrepreneurs ayant déjà lancé leur start-up et souhaitant accélérer leur développement.
2 000 entrepreneurs accompagnés depuis le lancement du programme
Dans le cas présent, la phase incubation qui s’adresse aux 224 lauréats a réussi à mobiliser des acteurs issus de tous milieux. Ainsi, près d’un lauréat sur 2 est résident d’un quartier prioritaire de la ville (QPV) ou d’une zone de revitalisation rurale (ZRR). De même, près d’un lauréat sur 2 est bénéficiaire de minima sociaux (RSA, AAH, etc). Enfin, près d’un lauréat sur 10 respecte deux critères d’éligibilité (les lauréats peuvent en cumuler plusieurs). Ils bénéficieront donc d’un accompagnement de 12 mois – de janvier à décembre 2024 – au sein d’un des incubateurs partenaires du programme pour développer leur start-up. A la clé, un investissement de 22 900 € sans contrepartie, l’accès à des experts en financement et des rencontres régulières avec des investisseurs.
La promotion 2024 rassemble des entrepreneurs issus de nombreuses régions en France métropolitaine et des Outre-mer. (Crédit : French Tech)
A ce jour, le programme a accompagné plus de 2 000 entrepreneurs. 93 % des start-up créées avec l’appui du volet « Incubation » sont toujours en cours de développement, affirme le ministère, s’appuyant sur une enquête réalisée par la Mission French Tech en 2023 auprès de start-ups ayant entre 21 mois et 4 ans d’existence. Dans la première année, un lauréat sur cinq a également levé ou est en cours de levée de fonds, amenant à la création d’emplois par la suite. Parmi eux, Unico (promotion 2019), qui développe une solution clé-en-main pour faciliter la logistique et la gestion des opérations à destination des collecteurs de déchets a levé 1,5 M€ en 2022 et compte aujourd’hui 20 salariés. De la promotion 2021, se sont démarquées Reyouzz et Cali Intelligence, deux start-ups ayant respectivement levé 2,5 M€ et 1,2 M€. Reyouzz développe une borne connectée qui évalue la valeur des produits en fonction de leur état, rachète ce qui peut être reconditionné et récompense par bon d’achat les articles qui partent au recyclage et emploie 18 salariés. Elle vise d’ici fin 2024 le déploiement de 750 bornes et un chiffre d’affaires de 6 M€. De son côté, Cali Intelligences propose une solution SaaS d’analyse vidéo en IA ex exploitant les données issues des flux de vidéoprotection et emploie 14 salariés.