En France, la croissance du nombre de freelances (930 000 soit + 145% entre 2008 et 2018) montre que l'attrait pour cette façon de travailler est très fort, surtout dans l'IT et dans les entreprises du CAC 40. Telle est la tendance relevée par Malt, une place de marché en ligne qui met en relations des entreprises et des travailleurs indépendants, dans son baromètre 2019 du freelancing. Pour réaliser son enquête, Malt a analysé les expériences mentionnées par les 110 000 freelances inscrits sur sa plateforme. Les données récoltées font état d’une montée en puissance d’indépendants dans le domaine du digital, avec des équipes qui ont quasiment doublé au sein de grands comptes comme BNP, Capgemini ou la Société générale. Les freelances sont d'ailleurs de plus en nombreux à adopter ce statut, avec 35 000 nouveaux inscrits chaque mois sur la plateforme. Sur les vingt premières entreprises du CAC 40 ayant recours a ces professionnels du numérique, on trouve notamment trois banques, BNP-Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, et des grandes entreprises du secteur de l'industrie comme Renault, PSA, Airbus, Dassault ou Sanofi.
Avec 607 recrutements contre 307 en 2018, BNP-Paribas monte de la deuxième à la première place du classement avec une croissance de 97% du nombre d’indépendants impliqués dans ses opérations de transformation digitale par rapport à l’an dernier. L’établissement bancaire détrône ainsi Orange (530 freelances en 2019 contre 486 en 2018, soit +15%). Si Capgemini ne se positionne qu'à la quatrième place derrière Publicis, le numéro un des services IT en France a toutefois augmenté ses recrutements de freelances de 89% par rapport à l’année passée. Idem chez Crédit Agricole, pourtant en huitième position, avec un nombre d’indépendants en hausse de 126%.
Des professionnels qui souhaitent conserver leur statut
En outre et en raison de l’augmentation de la demande, ces professionnels sont de plus en plus nombreux à préférer travailler à leur compte. En raison d’un statut ayant gagné en confort et en sécurité financière, ils sont 96% à souhaiter rester freelance sur le long terme. Néanmoins, ce boom ne signifie pas le remplacement des salariés par une main d'œuvre plus flexible. Au contraire, il s'agit de compléter un savoir-faire avec des compétences rares et aujourd'hui insuffisantes pour répondre aux besoins des entreprises, souligne Malt dans son baromètre. « L'urgence de la transformation numérique se heurte à la pénurie de talents et à la difficulté de les recruter », soulignent les auteurs de l’étude. Des compétences telles que les datascientists, les DevOps ou les pros du machine learning, sont devenus une denrée très rare sur le marché de l’emploi.