(Source EuroTMT) Après avoir expliqué depuis 2002 et le lancement de son premier forfait DSL que son tarif de 29,99 euros était immuable malgré l'enrichissement progressif de son offre, Free vient de faire sa « révolution » et a annoncé une hausse de 5,99 euros par mois du prix de son forfait triple-play.
Cette hausse ne s'applique toutefois que dans un seul cas : si l'abonné choisit la formule du dégroupage total. S'il est en dégroupage partiel ou non dégroupé, les tarifs n'augmentent pas. Selon l'opérateur, 88 % de ses abonnés sont en dégroupage partiel ou total. Pour justifier ce coup de pouce, supérieur à celui pratiqué par ses concurrents (SFR a augmenté le prix de son forfait de 5 euros pour sa nouvelle box « Evolution »), Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire d'Iliad, a indiqué qu'il venait compenser le coût du dégroupage total. Selon Thomas Reynaud, le directeur financier d'Iliad, les coûts globaux liés au dégroupage total d'une ligne s'élèvent en effet à 12 euros par abonné et par mois (contre 4 euros pour le dégroupage partiel). Cette explication est un peu courte.  Iliad devait déjà supporter ces coûts, et cela ne l'empêchait pas d'enregistrer d'excellentes performances financières (une marge d'Ebitda de 38,6 % à fin juin 2010, digne des opérateurs mobiles français).
Des justifications autres
Pourtant, Free aurait eu d'autres arguments à avancer pour justifier cette hausse de son tarif. A commencer par l'intégration - réellement nouvelle dans le paysage - de tous les appels fixe vers mobile en France métropolitaine dans son forfait ! Sans attendre l'ouverture commerciale de son réseau mobile, Free avait besoin de réagir face au succès des forfaits quadruple-play lancés par ses concurrents (à commencer par Bouygues Telecom). Il a donc décidé de rendre gratuit les appels vers les mobiles (quel que soit l'opérateur du destinataire).
Cette initiative sur les mobiles a été rendue possible par la baisse significative du tarif de la terminaison d'appel mobile et elle va, sans doute, constituer un fort argument commercial en faveur de Free. Interrogé en marge de la présentation de la nouvelle offre, Thomas Reynaud n'a toutefois pas voulu répondre à la question sur les appels fixes domestiques qui sont actuellement exclus du forfait et pour lesquels le FAI a reçu une mise en demeure de l'Arcep.
Innover pour séduire
Reste que cette box Internet et son nouveau décodeur TV, dessinés par la star du design Philippe Starck, intègrent de réelles innovations. C'est surtout au niveau du décodeur qu'elles sont plus spectaculaires : il est doté d'un nouveau processeur fourni par Intel (Atom), ce qui lui permet notamment de proposer un navigateur Internet et un lecteur Blu-ray 3D (compatibles avec les autres technologies vidéo et audio), ainsi qu'une télécommande simplifiée.
Autre plus : le décodeur comprend une plateforme de jeux vidéo permettant de jouer en ligne sur les jeux proposés par Gameloft. Reste maintenant le plus dur : convaincre la base d'abonnés de s'équiper avec la nouvelle offre (dont le coût de production est de 300 euros selon Thomas Reynaud) et relancer commercialement le FAI, qui souhaite remonter sa part de marché trimestrielle entre 20 et 25 %. Sur les neuf premiers mois de l'année, elle est tombée à 18 % (11,1 % au dernier trimestre).
Free échange augmentation tarifaire contre hausse de croissance
La grande partie de poker menteur qui se déroule entre les FAI tricolores depuis une bonne année, s'est terminée mardi 14 décembre, avec la défaite de... l'abonné.