Selon notre confrère Emmanuel Paquette de l’Express, qui fait désormais partie du groupe Altice, Free a assigné en justice cet été son concurrent SFR-Numéricâble pour concurrence déloyale et plus précisément pour une publicité jugée « trompeuse » au sujet de ses offres de raccordement très haut débit en « fibre optique. » Depuis plusieurs années, des FAI profitent du flou de l’arrêté du 3 décembre 2013 relatif à l'information préalable du consommateur sur les caractéristiques techniques des offres d'accès à l'Internet en situation fixe filaire pour vendre des offres soi-disant fibre optique alors que le raccordement final passe par des câbles en cuivre.
Depuis plusieurs mois, Orange et Free dénoncent cet amalgame, alors que SFR-Numéricâble, également dans le groupe Altice, estime que le plus important pour le client reste l’accès au très haut débit, ce qu’il propose avec la technologie FTTLA (Fiber To The Last Amplifier) qui nécessite des investissements beaucoup moins importants que de la fibre de bout en bout. En FTTLA, on a de la fibre optique dans la rue mais une connexion coaxiale cuivre vers les maisons ou les appartements. Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, a tardé à réagir pour finalement indiquer en septembre qu’il s’interroge sur le fait que certains opérateurs puissent utiliser le mot de fibre optique de manière très libre, sans qu’il y ait de règles du jeu claires qui soient posées, lors du forum Telco & Digital des Echos. Un bel aveu d’impuissance.
Et comme le gouvernement ménage comme à son habitude la chèvre et le chou pour ne mécontenter aucun fournisseur d’accès Internet alors que la communication autour du plan Très Haut Débit est bien engagé, les consommateur doivent se débrouiller dans la jungle des acronymes (FTTH, GPON, FTTLA…). Free a finalement décidé de déplacer le débat sur le terrain judiciaire pour mieux encadrer l’usage des termes techniques et faire la distinction entre vraie et fausse fibre optique. Contacté par la rédaction, le groupe Iliad a refusé de commenter cette annonce.