L'entreprise d'audit KPMG s'est penchée sur la criminalité économique pour en faire un état des lieux. En 2012, l'infraction la plus fréquente subie par les 30 plus grandes entreprises suisses touche au vol de données, qui représente 65% de tous les délits, loin devant les cambriolages et extorsions de fonds (11%).
Curieusement, ces vols sont souvent commis à l'interne, par les employés eux-mêmes. D'abord par les simples collaborateurs, mais les cadres sont surreprésentés dans cette statistique (33% des fraudeurs), tout comme les top managers (5%). KPMG recence 10'000 cas de fraude chaque année... et 64 jugements l'an dernier.
Pas d'aveux spontanésComment les fraudes sont-elles détectées? Il s'agit, dans la grande majorité des cas d'une «information reçue» (43,3%) - une dénonciation anonyme ou non. Une revue du management ou un audit interne permettent aussi de mettre le doigt sur des dysfonctionnements (tout deux 14%). Enfin, il ne faut pas compter sur les aveux (1,5%). La Suisse est le pays le plus touché par la fuite de données, avec 40% des cas recensés, loin devant le Japon (22%). Etonnamment, les Etats-Unis semblent protégés, puisqu'ils ne représentent que 4% des infractions.
Loin devant, le secteur bancaire se révèle être l'un des plus vulnérables; un tiers des fuites de données le concerne. De manière générale, les délits ont diminué entre 2010 et 2012. Seule exception, la manipulation de comptes et de données bancaires qui est en forte augmentation, alors que le vol de données recule.
Pour prévenir la fraude, KPMG préconise la détermination d'une stratégie de gestion des risques de fraude élaborée par les cadres supérieurs et une surveillance de l'efficacité de celle-ci. La prévention passe aussi par la sensibilisation au sein des entreprises.