Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, devait introniser le nouveau conseil national du numérique (CNNum), mais retenu sur les bancs de l’Assemblée nationale, il a délégué cette tâche à son directeur de cabinet Antoine Darodes. Ce dernier a donc salué le travail de la présidente sortante Salwa Toko et a présenté ses remplaçants.
Le pluriel est effectivement de mise car le Premier ministre a choisi une co-présidence à la tête du conseil respectant à la parité. Le tandem est donc composé de François Mercadal-Delasalles et Gilles Babinet. La première est directrice générale du Crédit du Nord et le second est un multi-entrepreneur et ancien premier président du CNNum en 2011. Un casting consensuel qui devrait éviter le chaos engendré par la nomination fin 2017 de Rokhaya Diallo ayant poussé au départ de son ancienne présidente Marie Ekeland.
Un collège allégé et une mission révisée
Avant de détailler les missions de leur mandat au CNNum, Françoise Mercadal-Delasalles est revenue sur les changements d’organisation de l’institution. Elle ne comprendra plus que 17 membres plus 4 parlementaires membres de droit, soit un total de 21 membres contre 30 avant. Charles-Pierre, parti au ministère de la santé pour gérer les SI passe le témoin du secrétariat général à Jean Cattan qui était auparavant à l’Arcep.
Le rôle du CNNum évolue aussi à la demande de Cédric O en devenant un centre de réflexion sur les impacts philosophiques, anthropologiques des technologies. « Face à la 3ème vague anthropologique de l’humanité, l’accélération de la révolution technologique entraîne des dissonances et des ruptures. Il est donc nécessaire de se poser et de réfléchir avec des scientifiques de plusieurs horizons sur ces impacts », explique la co-présidente du conseil en citant les travaux de Bernard Stiegler et Michel Serres. Pour mener cette réflexion, le collège est donc composé d’un philosophe, un écrivain, un anthropologue, un informaticien, un psychiatre, etc… Fini donc les expertises du CNNum sur des sujets opérationnels comme sur Stop Covid, sur la régulation des acteurs du numérique ou sur l’éducation, le conseil est invité à prendre du recul et de la hauteur sur les sujets technologiques.