La nouvelle direction de France Télécom a dévoilé, jeudi dernier, un plan qui devrait lui permettre de renouer le dialogue social, après 5 ans de décroissance des effectifs, et une série de suicides. Les mesures, présentées par le PDG Stéphane Richard, sont l'aboutissement de réflexions engagées avec 120 directeurs opérationnels français qui se concrétisent par huit engagements : l'opérateur historique s'oriente désormais vers une politique de l'emploi active et tournée vers la solidarité. Il s'est ainsi engagé à stabiliser ses effectifs en 2010 et à recruter 3 500 personnes principalement dans les métiers de la vente et de la relation clients. Priorité sera donnée dans les recrutements des 4 700 apprentis actuellement dans le groupe. Par ailleurs et conformément à l'accord signé, la mobilité, jusqu'à présent imposée tous les trois ans, sera basée essentiellement sur le volontariat. La situation des personnes en difficulté a également fait l'objet d'un plan spécifique, France Télécom s'étant engagé à rester en contact avec toute personne en situation d'isolement. Plusieurs mesures portent, en outre, sur le bien-être des collaborateurs de l'entreprise (décentralisation dans la vie courante pour les recrutements, les congés, la formation, la promotion), et plus de confort au travail (800 sites feront notamment l'objet de travaux d'amélioration).
Du côté des syndicats, l'accueil reste néanmoins mitigé « ces décisions vont dans le bon sens, la meilleure prise en compte de l'humain étant une priorité absolue », considère Sébastien Crozier, élu de la CFE-CGC/Unsa au Comité central d'entreprise de France Télécom. « La rupture s'installe, il faut s'en féliciter, mais il faut cependant rester conscient que le changement prendra de longs mois avant qu'il ne produise des effets sensibles sur les équipes. Par ailleurs, et pour que l'entreprise ne soit pas défavorisée sur le plan concurrentiel, l'Etat, premier bénéficiaire des dividendes du groupe, devra prendre ses responsabilités, et interdire les délocalisations », estime le syndicaliste. Pour l'heure, Stéphane Richard s'est engagé à faire le point sur la réalisation de ces mesures devant les salariés début 2011. Un nouveau baromètre social sera d'ailleurs mis en place en juin 2010