Forrester recommande d'analyser les messages des spammeurs pour mieux lutter contre eux
Les Américains adorent se faire peur. Et, pour y parvenir, ils ne reculent devant rien. Dans leur dernière étude sur le pourriel, les analystes du cabinet Forrester Research n'hésitent pas à parler d'une menace à base "d'intelligence artificielle". Excusez du peu !
En réalité, dans la lutte permanente entre la lance (alias pourriel) et le bouclier (alias filtre), une nouvelle étape est en train d'être franchie. Le bon vieux spam à papa, bourré de Viagra et autres joyeusetés pour se sentir plus heureux et/ou plus fort, ne passe plus les filtres depuis belle lurette. L'idée de le dissimuler sous la forme de « Viazac », par exemple, n'ayant pas fonctionné longtemps, on est alors passé à l'image, à l'amalgame de pixels qui ne prend de sens que pour un oeil humain et le cerveau qui le pilote.
Déjà , près d'un spam sur deux est une image. Or, juste au moment où apparaissent les outils automatiques pour filtrer ces images, les futés spammeurs commencent à les déformer pour qu'elles échappent à la sagacité des derniers filtres. Où s'arrêtera-t-on ?
Pour Forrester Research, s'attaquer au spam en lui-même n'est pas la bonne solution. Au lieu de s'attacher au contenu du message, il faut s'intéresser à son environnement. Par exemple, d'où il est émis et où il invite le lecteur à se rendre procurent des indices difficiles à dissimuler. Il faut donc des outils capables d'identifier ces éléments.
Si l'on ajoute à cela une législation américaine qui ne favoriserait pas autant les spammeurs, on peut encore espérer un cyber monde débarrassé des pourriels.
P.-S. : Rappelons que le Viazac est un mélange de Viagra et du fameux antidépresseur Prozac. Même si la composante Viagra n'a pas l'effet escompté, la présence du Prozac rend l'échec tout à fait supportable ;-)