Pour la troisième année consécutive, le groupe Ausy et Infopro ont interrogé des étudiants en école d’ingénieur, des jeunes diplômés et des ingénieurs en poste sur la vision de leur métier, leurs attentes et leurs aspirations. Les résultats montrent qu'en France, 98 % des ingénieurs en poste jugent incontournable l'acquisition de compétences. L’importance d’une double formation à la fois technique mais également généraliste (marketing, commerce, etc.) est également citée par une forte proportion de répondants. Pour preuve, 8 étudiants sur 10 (76 %) en ingénierie envisagent de suivre, ou suivent déjà, des parcours de ce type. Très prisée par les entreprises, cette deuxième formation peut tout aussi bien être transversale (management, marketing, commerce, etc.) que verticale, c’est-à-dire sur un domaine technique en particulier. Cela concerne des formations autour de la data/IA, de la cybersécurité ou de la transformation digitale, mais également l’apprentissage de méthodes de travail (gestion de projet, management, agilité & DevOps).
L'étude pointe aussi un engouement pour la formation en stage ou en alternance auprès des jeunes ingénieurs, plébiscitée par 72 % des étudiants et des jeunes diplômés pour décrocher un premier emploi. Plus de 8 étudiants sur 10 (82 %) envisagent même d’intégrer l’entreprise dans laquelle ils se forment. La crise sanitaire a également rebattu les cartes concernant les secteurs d’activité préférés des étudiants et des jeunes diplômés. L'an dernier le secteur du e-commerce, porté par l’explosion de la vente en ligne et des technologies associées, avait eu leur préférence. En 2022, ce sont l'aéronautique, l'aérospatial et l’automobile qui retiennent leur intérêt, les perspectives d'embauche dans ces activités étant reparties à la hausse. En parallèle, les chemins pour devenir ingénieurs se sont diversifiés. Près de la moitié des étudiants privilégient les écoles d’ingénieurs (47 %) auxquelles ils accèdent directement après leur baccalauréat (39 %) ou à l'issue d’une classe préparatoire (53 %). De son côté, la formation universitaire ne séduit qu'un étudiant sur trois (31 %).
Des candidats motivés par les sciences
Si pour les ingénieurs en poste, le goût des sciences a été la principale source de motivation (59 %) qui les a conduits à choisir ce métier, du côté des étudiants et des jeunes diplômés le niveau de rémunération attendu (41 %), les responsabilités liées à la fonction (39 %) et le sésame que représente le diplôme d'ingénieur sur le marché de l'emploi (36 %) les galvanisent davantage. Reste une méconnaissance de la profession qui subsiste chez les ingénieurs en fonction qui déclarent à 28 % que leur poste ne correspond pas à l'idée qu’ils s’en étaient fait. Il semble y avoir un décalage entre la vision très technique du métier d’ingénieur et la réalité du terrain qui nécessite des compétences plus transverses, fait ainsi remarquer le rapport Ausy/Infopro. Les professionnels en poste sont d’ailleurs 31 % à envisager changer de métier même si très peu pensent sauter le pas à court terme.
La crise a également été l’occasion pour les ingénieurs de revoir leurs aspirations et leurs attentes. L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est le critère auquel ils accordent le plus d’importance. Plus d’un sondé sur deux (55 %) serait ainsi prêt à refuser un poste si l’entreprise qu’il convoite ne propose pas de télétravail. Les ingénieurs apprécient tout autant de bénéficier d’autonomie dans les missions qui leurs sont confiées, missions qui doivent être porteuses de sens pour les satisfaire pleinement. A contrario, un désaccord avec leur hiérarchie (57 %), des projets peu stimulants (56 %) ou de mauvaises relations avec leur équipe (47 %) pousseraient les ingénieurs à quitter leur poste actuel.