Foire d'empoigne autour de la plateforme mobile de demain
Intel, avec Atom, Via, avec Nano, et tous les adeptes des processeurs ARM rêvent de trouver la configuration magique de l'appareil qui comblera le fossé entre micros portables et smartphones.
La prévision de vente de cinq millions d'Asus Eee PC pour cette année fait fantasmer tout le monde. Intel en tête. Avec son Atom, le numéro un mondial des processeurs assure enfin disposer de la puce idéale (plus adaptée que le Celeron, qui motorise déjà l'Eee PC), à la fois puissante et économe, pour donner naissance à des produits portables qui viendraient combler le fossé entre portables ultralégers et smartphones.
Adepte de la méthode Coué, Paul Ottelini, PDG d'Intel, voit se profiler d'ici à 2012 des marchés pour l'Atom qu'il évalue à rien de moins que 40 Md$. Téléviseurs nomades, PC portables ultra-mobiles, "netbooks" pas chers, comme la nouvelle version de l'Eee PC, et toute une kyrielle de produits encore à imaginer justifient son enthousiasme.
Mais Intel n'est pas seul à vouloir imposer ses processeurs. Il va devoir se colleter avec Via et ARM. Via Technologies livre déjà son Nano, plus économe et moins contraignant que l'Atom pour les intégrateurs. HP fait partie de ses acheteurs. Quant à Sony, il a été séduit par la plateforme OpenBook de Via qui utilise son processeur C7.
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Du côté d'ARM, les processeurs de ce spécialiste du design équipent, depuis des années, les téléphones les plus sophistiqués et leur confèrent une autonomie sans comparaison avec les puces Intel. Malgré tous les efforts d'Intel, l'Atom est encore loin d'atteindre les 10 heures d'autonomie. Or, Nvidia (60% du marché mondial des processeurs graphiques) fait miroiter avec son jeu de composants Tegra, à base d'ARM, 26 heures de vidéo non stop ! Texas Instruments, Qualcomm et Samsung ont aussi choisi ARM pour leurs futurs produits.
Il reste à tous le défi de résoudre le dilemme entre un portable ultraléger et un téléphone mobile sophistiqué, à transformer en réalité le concept intermédiaire de MID (Mobile Internet Device).
Si l'on fait abstraction de la puissance industrielle d'Intel, le fondeur apparaît bel et bien comme un challenger. L'offensive qu'il conduit avec Atom est la dernière d'une série dont toutes les précédentes ont été des échecs. Au fil des années, les noms ont changé, passant d'Ultramobile à UMPC sans oublier Origami, mais Intel s'est toujours heurté à la difficulté de proposer autre chose d'un micro maigrichon.