Après des années de luttes entre la Commission Européenne et des lobbyistes de tout poil au service des opérateurs, les frais d’itinérance pour l’utilisation des téléphones mobiles en Europe prennent fin ce jeudi 15 juin. Cette bataille qui a duré près de 10 ans apporte une vrai bouffée d’oxygène aux citoyens européens appelés à se déplacer d’un pays à l’autre sur le continent pour des contingences professionnelles ou personnelles. La surfacturation des opérations pour l’envoi d’un MMS ou la consultation de données mobiles - quand un réseau WiFi n’est pas disponible - va donc disparaître dans les pays de l’UE. Et même au Royaume-Uni puisque le Brexit n’est pas encore effectif.
Pourtant, les concessions arrachées par les entreprises de télécommunications et le refus des Etats membres d'abandonner leurs lucratives ondes radios nationales (les pays scandinaves et baltes ont demandé des dérogations) peuvent causer de petites surprises aux vacanciers cet été. Les frais n’ont par exemple pas disparu dans certains pays européens comme la Suisse, la Serbie ou le Monténégro puisqu’ils ne font pas partie de l’UE. Certains micro-états comme Monaco, Andorre, le Liechtenstein ou le Luxembourg peuvent encore facturer certains frais. Il est nécessaire de se renseigner auprès de votre opérateur si vous comptez visiter un de ces territoires de l’UE. Et si les appels effectués depuis un pays européen vers la France sont considérés comme compris dans le forfait, ce n’est pas le cas d’un appel vers un autre pays. Tout dépend une fois de plus de votre abonnement. Et pour connaitre la quantité de données disponible à l'étranger, il faut diviser le prix de son forfait hors taxe par 7,70 et multiplier le résultat par deux. L'enveloppe est théorique. Certains opérateurs comme Free sont particulièrement généreux (25 Go par mois en 3G en Europe et aux USA avec le forfait à 19,90€). Les opérateurs peuvent également appliquer une « limite d'utilisation raisonnable ». Enfin, des frais d’itinérance peuvent encore être appliqués si vous dépassez les plafonds voix et data de votre abonnement. Alors qu’en France, le débit des données est simplement réduit quand on a dépassé son godet.
Des hausses de forfaits attendues
Une chose est sûre, les transferts de population l’été du Nord au Sud entrainent un vrai déséquilibre pour les opérateurs italiens, français espagnols et portugais. Même s’il est encore trop tôt pour affirmer qu’il y aura des gagnants et des perdants, les forfaits risquent d’augmenter dans les prochaines années. Des analystes du Crédit Suisse ont estimé en avril que la fin de l'itinérance allait entraîner une augmentation des tarifs de base entre opérateurs (7,70€ le Go de données cette année) pour compenser les pertes de revenus. Une hausse qui devrait se situer entre 2 et 5% à travers l'Europe, alors que la Commission européenne avait prévu de baisser à 6 euros le Go en 2018, puis à 4,50 euros en 2019.