Si Facebook détient le record, Uber et Twitter sont aussi bien classées : au cours des trois premiers mois de l'année, les deux entreprises ont décuplé leurs efforts et multiplié leurs actions de lobbying pour influencer les membres du Congrès américain. Mais toutes les entreprises technologiques ne déploient pas autant de moyens : pour la plupart, l’augmentation des dépenses de lobbying reste modeste, elles sont parfois même en baisse par rapport au premier trimestre de l’an dernier, selon les éléments rendus publics mercredi.
Au dernier trimestre, Uber a pratiquement triplé ses dépenses : l’entreprise californienne avait consacré 110 000 dollars à ses actions de lobbying en 2015 contre 320 000 dollars cette année. C’est un nouveau record. Toujours au premier trimestre, les dépenses de Twitter ont presque doublé, passant de 90 000 dollars en 2015 à 170.000 dollars en 2016.
Début 2016, Facebook a dépensé 2,8 M$ en lobbying
Les sommes dépensées par les entreprises augmentent ou diminuent en fonction des projets de loi en cours de discussion au Congrès, selon qu’elles peuvent favoriser ou nuire à leurs activités. Ces dernières années, l'industrie des télécommunications tenait le haut du pavé en matière de lobbying, mais les sociétés Internet sont en train de les rattraper.
Facebook a augmenté ses dépenses de 14 % par rapport au premier trimestre de l'an dernier à 2,8 millions dollars, un record également pour l'entreprise. Le réseau social a fait beaucoup de lobbying dans les domaines touchant à la réforme de l'immigration, la surveillance gouvernementale, la publicité sur Internet et la protection des enfants en ligne.
Mais l’entreprise qui a dépensé le plus d’argent à Washington est AT&T. L’opérateur texan a consacré 4,5 millions de dollars dans des actions de lobbying ce dernier trimestre, en hausse de 2 % par rapport à l'an dernier. Google n’est pas loin derrière avec 3,8 millions de dollars, en baisse de 25 %, suivi de Verizon qui a dépensé 3,6 millions de dollars, en hausse de 7 %. Oracle a augmenté ses dépenses de 39 % à 2,6 millions de dollars et Microsoft a dépensé 2 millions de dollars, en hausse de 7 %. Au cours de ce même trimestre, Apple a consacré 1,1 million de dollars au lobbying, en baisse de 9 %, dans des domaines touchant aux brevets, à la réforme de l'impôt sur les sociétés, à l'efficacité énergétique, à l’accord commercial Trans Pacific Partnership, aux paiements mobiles et à la sécurité automobile.
Les lobbies restent peu encadrés en Europe
La très faible réglementation du lobbying à Bruxelles - plus de 15 000 professionnels (10% pour les ONG, 20% pour les villes ou régions et enfin 70% pour défendre des intérêts industriels) s’activent pour principalement défendre les intérêts de groupes privés - ne permet pas de publier les mêmes chiffres pour l’Europe. Le registre européen de Transparence – ou registre des lobbyistes - n’est pas obligatoire mais simplement volontaire. Les seules données publiées sont les agendas des membres de la commission européenne avec les rendez-vous officiels programmés avec les lobbyistes et les think-tanks. Rien n’interdit bien sûr des rencontres plus privées ne figurant dans aucun registre. En Europe, il n’existe par exemple pas d’équivalent du site http://www.opensecrets.org/ qui recense toutes les activités des lobbyistes à Washington.