Facebook n'en a pas fini avec les ennuis. Ayant déjà dû s'expliquer en avril dernier devant les sénateurs américains après l'affaire Cambridge Analytica, le géant des réseaux sociaux subit maintenant les foudres du procureur général de l'Etat de Washington DC, Karl Racine. Ce dernier, après les révélations du New York Times, accuse ainsi Facebook d'avoir échoué à protéger les données personnelles de millions d'utilisateurs. « Facebook n'a pas réussi à protéger la vie privée de ses utilisateurs et les a trompés sur ceux qui avaient accès à leurs données et sur la manière dont elles étaient utilisées », a déclaré Karl Racine. « Facebook expose les utilisateurs au risque de manipulation en permettant à des sociétés telles que Cambridge Analytica et d’autres applications tierces de collecter des données personnelles sans la permission des utilisateurs. La poursuite d’aujourd’hui a pour objectif de faire en sorte que Facebook respecte sa promesse de protéger la vie privée de ses utilisateurs ».
Les griefs retenus à l'encontre de Facebook sont nombreux, comme celui d'induire les utilisateurs en erreur sur la sécurité de leurs données, de ne pas contrôler correctement l'utilisation des données par des applications tierces, de rendre difficile le contrôle des paramètres de données des applications par les utilisateurs. Mais aussi de ne pas avoir divulgué la violation de Cambridge Analytica aux consommateurs pendant plus de deux ans, de ne pas avoir assuré la suppression des données obtenues de manière incorrecte par les utilisateurs, sans oublier d'avoir omis d'informer que certaines sociétés pourraient outrepasser les paramètres de confidentialité des données choisis par les utilisateurs. « Nous sommes en train d'examiner la plainte et sommes impatients de poursuivre nos discussions avec les procureurs généraux en Californie et ailleurs », a répondu Facebook.
Netflix dément tout accès aux messages privés Facebook
Les documents internes de Facebook qu'a pu se procurer le New York Times montrent que certaines grandes entreprises américaines, dont Amazon, Apple, Microsoft, Netflix ou encore Spotify, auraient également eu des facilités pour accéder à des données privées d'utilisateurs du réseau social. Des allégations balayées d'un revers de main par Facebook qui a démenti l'accès aux messages privés de ses utilisateurs sans leur consentement, tout en expliquant que certains partenaires ont eu la possibilité d'intégrer la messagerie Facebook à leurs propres services. « Ces partenariats ont fait l’objet de négociations et de documentation approfondies, détaillant comment la tierce partie utiliserait l’API et à quelles données elle pourrait avoir accès et celles auxquelles elle ne pourrait pas avoir accès », s'est défendu Facebook.
Un renvoi de balle vers les fournisseurs qui n'a pas forcément été très apprécié, notamment par Netflix. « Au fil des ans, nous avons essayé différentes façons de rendre Netflix plus social. Par exemple, nous avons lancé en 2014 une fonction qui permet aux membres de recommander des séries et des films à leurs amis Facebook via Messenger ou Netflix, elle n'a jamais été populaire, alors nous l’avons fermée en 2015. À aucun moment, nous n'avons eu accès aux messages privés des abonnés Facebook ou n'avons demandé la possibilité de le faire », a réagi le service de streaming vidéo.