Cette acquisition, qui se place dans la droite ligne du rachat d'Instagram - pour 1 milliard de dollars - devrait contribuer à renforcer l'offre mobile du réseau social en ligne. Comme le rapporte TechCrunch, l'application n'est déjà plus disponible et Facebook, nouveau propriétaire de la technologie, a recruté trois fondateurs de Glancee. L'application mobile de Facebook permettait déjà de signaler sa position à ses amis, mais avec l'application de localisation pour iPhone, Android, et Facebook, on a le sentiment que le réseau social veut reproduire sur sa plate-forme mobile ce qu'elle offre fait déjà sur sa plate-forme numérique.
Une batterie vidée plus vite
Les applications comme Glancee ont leurs avantages et leurs inconvénients. Parce qu'elles s'appuient sur des données reçues en temps réel, ces applications nécessitent de nombreux échanges de données entre les relais de téléphonie cellulaire et le mobile. Si bien qu'elles sollicitent beaucoup la batterie des smartphones et la vident assez rapidement. De plus, les utilisateurs sont très concernés par le respect de la vie privée, notamment quand il s'agit de partager ses données de localisation avec des inconnus. De toute évidence, les utilisateurs de Glancee souhaitaient partager leur localisation, sinon ils n'auraient pas utilisé cette application. Si cette technologie est introduite dans Facebook, on peut légitimement supposer que le partage de localisation au sein du réseau social sera laissé au choix de l'utilisateur, surtout quand on voit les plaintes permanentes liées aux questions de respect de la vie privée.
L'observateur spécialisé dans les nouvelles technologies Robert Scoble, fait un certain nombre de remarques pertinentes dans un blog audio où il évoque l'acquisition de Glancee par Facebook. D'après son expérience de Highlight, une application qui fait la même chose que Glancee, il compare ce type d'application à du « réseautage pour introvertis ». Selon lui, l'utilisateur disposé à rencontrer une personne proposée par l'application va obtenir des informations sur ce qu'elle aime et va aussi repérer le nom d'amis qu'ils auraient en commun. À cet égard, l'application sert au minimum à entamer la conversation avec l'autre. « Le profil renseigne aussi sur sa position sociale et indique comment chacun se situe dans le réseau social », commente Robert Scoble. Ce dernier fait également remarquer que des applications comme Glancee et Highlight annoncent une époque où la technologie va garder en mémoire de plus en plus d'informations sur notre comportement, sous prétexte de nous fournir toujours plus d'informations utiles. « Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère informatique où les applications apprennent à nous connaître», a-t-il déclaré.
Une pistage bientôt permanent par défaut
Et il a raison. Alors que le pistage des individus à partir de leurs téléphones mobiles suscite la plupart du temps un tas de protestations de la part de ceux qui en contestent le principe, il est difficile de nier par ailleurs l'existence de certaines pratiques. En premier lieu, tout ce que nous faisons, ou presque, sur et avec nos appareils mobiles, est déjà suivi par des hordes de développeurs d'applications et des fabricants de terminaux mobiles, en principe, pour améliorer leurs produits et pour leur permettre de mieux cibler leur public. Mais en même temps, cela leur permet de savoir ce que nous aimons, où nous allons, et comment nous dépensons notre argent. Et même si cette idée nous dérange, le pistage peut être utile.
Robert Scoble évoque le cas d'une application du nom de Placeme, qui suit et se souvient de l'endroit où se trouve le téléphone que nous transportons. « En contrepartie de ces données de localisation, les applications nous promettent de nous envoyer des informations utiles susceptibles de nous intéresser», a-t-il ajouté. Certaines personnes en apprécient le principe, d'autres y sont très hostiles. Mais selon lui, « ceux qui voudront empêcher leur localisation en toute circonstance devront peut-être un jour éteindre complètement leur téléphone ! »