Les rebondissements sont légions dans l’affaire Atos. On ne s’étonnera donc pas de la décision de la direction de reporter encore une fois le choix de son repreneur. La société se donne maintenant « jusqu’à début de la semaine du 10 juin » pour se décider. Rappelons que deux offres tiennent la corde, celle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et du fonds allemand Attestor d'un coté et celle de David Layani, dirigeant de OnePoint soutenu par le fonds de Walter Buttler et Econocom de l'autre.
Pour expliquer ce décalage, la SSII explique dans un communiqué que « la conciliatrice a requis un délai supplémentaire afin de maximiser le soutien des créanciers financiers de la société en faveur de leur proposition privilégiée ». Selon nos confrères de BFM, Hélène Bourbouloux auraient envoyé un questionnaire aux créanciers pour se positionner pour l’une ou l’autre des offres de reprise. L’objectif est de connaître les forces en présence et l’offre qui fédèrera le plus et permettra au conseil d’administration d’Atos de trancher.
La bataille de séduction des créanciers est ouverte
Du côté de OnePoint, le document officiel publié lundi par Atos montre le ralliement de certains créanciers représentant 36% des fonds obligataires avec des discussions pour atteindre 60%. La SSII espère emporté l’adhésion de banques étrangères comme Commerzbank et Barclays ou la BCE (qui détient 20% de la dette obligataire d’Atos selon La Lettre). De son côté, Daniel Kretinsky a le soutien des banques françaises dont BNP Paribas et vient, selon les Echos, de réévaluer son offre pour tenter de séduire des créanciers hésitants.
Les tractations vont donc durer encore pendant toute cette fin de semaine, sous le regard attentif de Bercy. Ce dernier a déjà décidé de sanctuariser les domaines sensibles d’Atos autour des supercalculateurs, mais aussi du système de contrôle des centrales nucléaires (Worldgrid). Les salariés du groupe sont également dans l’expectative des résultats de la reprise et de l’impact sur l’emploi.