Solo.io est une entreprise « qui fait de plus en plus de bruit parmi les projets basés sur Kubernetes » répète sa CEO et fondatrice, Idit Levine. Après avoir travaillé durant 25 ans dans le secteur de l’IT pour des géants tels que Dell EMC et des start-ups comme DynamicOps (racheté depuis par VMware), Idit Levine est une experte reconnue. Elle a notamment contribué à une variété de projets open source dans le cloud. Il y a six ans, elle décide de lancer sa propre société, Solo.io. « Lorsque nous avons lancé Solo.io en 2017, l'industrie commençait tout juste à comprendre la puissance que Kubernetes apportait aux déploiements d'applications. C’était aussi une période de confusion, car le marché ne s'était pas encore consolidé autour de nombreuses normes actuelles, ou des moyens d'opérationnaliser ce nouveau voyage vers le cloud-natif » indique Idit Levine.
En octobre 2021, l’entreprise atteint une valorisation d'un milliard de dollars après une levée de fonds de 135 millions de dollars en série C. Proposant une mise en réseau améliorée pour les applications cloud natives, Solo.io connecte et sécurise les services et API pour Kubernetes. La start-up s’appuie pour cela sur sa plateforme phare Gloo lancée en octobre dernier, après 18 mois de développement. Décrite comme une plateforme de maillage de services et d'API pour Kubernetes, Gloo rassemble différents produits de Solo.io - basés sur Istio, Envoy et Cilium - en une plateforme intégrée qui automatise les déploiements, simplifie les opérations et étend les capacités de l'entreprise, telles que la sécurité zero-trust, la multi-location, le routage avancé et l'observabilité à l'ensemble de la pile. On trouve ainsi Gloo Gateway dédié à la gestion évolutive et extensible des passerelles API natives cloud ; Gloo Mesh pour le maillage réseau de services Istio ; et Gloo Network dédié à la mise en réseau de Kubernetes grâce à CNI Cilium. « Tous les produits Solo.io sont basés sur des technologies open source, telles que Istio, Envoy, Kubernetes, Cilium, eBPF, GraphQL, WebAssembly, Linux et bien d'autres » ajoute Idit Levine.
Les premiers pas du cloud natif
La fondatrice de Solo.io ne cache pas sa fierté lorsqu’elle évoque les différents clients de l’entreprise. « La plateforme est utilisée par des centaines d'entreprises dans le monde dans plus d'une douzaine d'industries et compte parmi ses clients Airtel, Alaska Airlines, Domino’s Pizza, Qualcomm, Santander, Shipt, Skyscanner, ainsi que des entreprises du Fortune 2000 » pour n’en citer que quelques-uns. « Nous nous concentrons spécifiquement sur le cloud natif, et encore une fois, nous sommes très bons parce que ce domaine est relativement émergent » affirme-t-elle. Les entreprises ont alors fait le choix de cette migration vers les microservices. Pour Solo.io, cette phase de découverte s’apparente au cloud native 1.0. Avec sa plateforme Gloo, l'entreprise souhaite désormais adresser les défis de ce qu’elle nomme le cloud native 2.0. Cela comprend des besoins « extérieurs » – gestion évolutive des API, intégration aux services de cloud public, politiques avancées d'authentification et d'autorisation – mais aussi des besoins « internes » – sécurisation et observation des microservices, mise à l'échelle du nombre de clusters, ou gestion du routage multi-clusters.
L’open source, un écosystème engageant pour les femmes
Interrogée sur la place des femmes dans ce domaine et les défis à surmonter, Idit Levine est très transparente. « L’une des premières questions qu’une femme devra se poser est : « Quels sont les défis que vous aurez à relever ? » » indique-t-elle, avant d’ajouter « la première chose que vous devez faire est de collecter de l'argent ». Selon elle, l’une des exigences pour réussir consiste à lever des fonds, avoir une vision stratégique et s’assurer de créer un environnement adéquat. Toutefois, elle admet que « dans l’écosystème de l’open source, la culture d’entreprise est différente d’autres secteurs. Le fait d’être une femme ou un homme ne change en rien la façon de gérer une équipe » conclut-elle.