Ensemble, Oracle et HP se sont aussi intéressés à Sun
A entendre Paul Otellini, PDG d'Intel, Sun chercherait à se vendre depuis des mois. La mise sur la place publique par le Wall Street Journal de tractations entre IBM et le constructeur californien, qui ne s'est jamais remis de l'explosion de la bulle Internet en 2000, n'était en fait qu'un des épisodes d'une triste quête.
Citant une source anonyme, mais apparemment bien renseignée, notre confrère britannique The Register semble confirmer ces dires en indiquant qu'Oracle s'était associé à HP pour scinder Sun. L'éditeur aurait proposé 2 Md$ pour les activités logicielles de Sun, HP s'offrant tout le reste. La proposition d'IBM de tout reprendre pour 6 à 8 Md$ aurait mis un terme aux tractations en cours.
Tant de monde autour du lit du malade Sun indique bien que la société ne souffre pas d'un manque de technologies, bien au contraire, mais de son incapacité à en tirer des profits. Un profil qui rappelle celui de Digital avant son rachat par Compaq.
Fondée sur l'Open Source et le logiciel, la stratégie de Jonathan Schwartz, qui a succédé à Scott McNealy mi-2006 à la tête de Sun, n'a pas payé. Mais le dirigeant avait-il le choix ? Il a tout de même persisté à investir 1,8 Md$ en R&D, soit plus de 13% des 13,3 Md$ de chiffre d'affaires annuel de Sun. A titre de comparaison, IBM ne consacre que 6,1 Md$ à la R&D, soit 6% de ses 98,78 Md$ de chiffre d'affaires annuel.
Oracle convoitait MySQL, les outils d'annuaire et de gestion d'identités
Oracle voulait jeter son dévolu sur MySQL, le seul SGBD Open Source qui lui fait de l'ombre, ainsi que sur les outils d'annuaire et de middleware de Sun, sur la gestion des identités et, aussi, sur les laboratoires où est né Java. Même en Open Source, l'environnement Java continue d'être très activement soutenu par Sun.
Les intérêts d'HP étaient moins clairs, Solaris étant autant à la peine que son propre HP-UX pour résister à la montée en puissance des plateformes Windows/ Linux. L'accord ayant peu de chance d'aboutir, on peut ironiser à peu de frais sur l'intérêt qu'aurait eu HP à récupérer la ligne de processeurs SPARC alors que l'Itanium d'Intel peine à évoluer au même rythme... HP aurait aussi pu être intéressé par le savoir-faire de Sun en matière de stockage et de réseau.