Emploi : l'optimisme l'emporte pour trois informaticiens sur quatre
Avec un potentiel de 30 000 postes à pourvoir pour 75 employeurs exposants, et fort d'un sondage confirmant le regain de mobilité des informaticiens, le salon de recrutement lesjeudis.com de ce 24 mai se veut placé sous des auspices particulièrement favorables.
Sans surprise, comme en 1999-2000, dans le petit monde des SSII, le turnover des informaticiens tutoie de nouveau les 20%. Plus étonnant, alors que la mémoire du précédent cycle de relance puis de crise est encore fraîche, pour trois informaticiens sur quatre, l'optimisme est de mise, non seulement pour cette année, mais au moins pour les cinq années à venir. Telle est l'ambiance, somme toute réconfortante, qui émane du sondage réalisé en ligne en avril-mai par la société Novatris pour le compte de l'organisateur de salons les jeudis.com. Un constat teinté néanmoins d'une certaine lucidité. Car si 74% des professionnels interrogés, Paris-Province et tous âges confondus, considèrent cette année 2007 comme particulièrement favorable pour l'emploi et propice à la mobilité, ce sont évidemment les plus jeunes (88% de la tranche d'âge 20-30 ans) et les plus qualifiés (80% des bac+4/+5) qui se montrent les plus confiants. Parmi les bac+2/+3, le taux d'optimistes est de 60%. De même, pour les cinq années à venir, parmi les quadragénaires, c'est 50/50 : le camp des sceptiques est aussi fourni que celui des optimistes.
70% prêts à bouger
Mais pour l'instant, l'heure est à la mobilité retrouvée. Selon ce sondage sollicitant des professionnels actuellement en poste, dans 70% des cas, ceux-ci se déclarent être en veille ou en recherche active d'emploi. « Et ce, sur un marché porteur, où les professionnels du service informatique, notamment, visent une croissance équivalente à trois fois celle du PIB. Rien d'étonnant à ce que les plans d'embauche des SSII, regonflés par le turnover et la relance économique, soient les premiers à être repartis en flèche depuis deux ans », constate Cédric Barbier, directeur associé des jeudis.com. Signe, selon lui et selon le sondage d'opinion, que les mentalités changent légèrement, à la question concernant les motivations mises en avant pour changer d'employeur, trois-quarts des personnes interrogées indiquent en premier l'intérêt du poste.
Le salaire vient en second (pour 70%) et les conditions de travail ou la localisation du poste bien après (environ 40%). « Les beaux projets, auxquels on se donne à plein, le travail bien fait, cela reste encore et toujours la marotte des informaticiens », constate Cédric Barbier. Avec, là encore, une pointe de lucidité dans toutes les tranches d'âge : la prise en compte du fait que les informaticiens (et leurs compétences) vieillissent plus vite que d'autres catégories de cadres techniques. Au titre de frein à l'évolution de carrière, voire à la mobilité, 54% des professionnels interrogés citent en premier l'âge. Et pour 88% des quadragénaires, c'est déjà une réalité. Le manque de formation continue est le deuxième frein mentionné (pour 47% de l'échantillon), à peine plus marquant que le fait d'avoir un profil trop spécialisé (46%) ou un niveau de diplôme insuffisant (46%).