Les mots ont été repris en boucle, mais ils ont le mérite de frapper les consciences. Hier, à l’occasion d’un rassemblement autour de la French Tech, le président Emmanuel Macron est revenu sur la polémique liée à la 5G. Certains élus ont demandé dans une tribune un moratoire sur le prochain réseau très haut débit mobile, s’inquiétant des risques écologiques et sanitaires de la 5G. La réponse présidentielle ne s’est pas faite attendre : « oui, nous allons prendre le virage de la 5G ». Puis il en a comparé les détracteurs avec les « Amish », communauté religieuse américaine vivant à l’écart du progrès. Il a aussi ironisé sur ceux qui en sont restés à « la lampe à huile ».
Le président de la République a rappelé que la France « est le pays des Lumières, c’est le pays de l’innovation ». Pas question de prendre plus de retard sur la 5G et les enchères pour l’attribution des fréquences pourront démarrer à partir du 29 septembre prochain. Le président a par ailleurs indiqué que « sur la 5G et beaucoup d’autres sujets, on ne doit dépendre d’aucune puissance non européenne ». Une façon de répondre au débat sur la présence d’équipementiers comme Huawei dans le déploiement de la 5G.
Un rapport opportun sur les aspects techniques et sanitaires de la 5G
Hasard du calendrier ou parfait timing après la sortie présidentielle, l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) viennent de rendre leur rapport sur les aspects techniques et sanitaires du déploiement de la 5G en France et dans le monde. Ce document revient notamment sur l’intérêt de la 5G pour les particuliers et les entreprises. « Entre la 4G et la 5G, l’ordre de grandeur en matière de débit s’apparente, de manière approximative, à un facteur 10 », précise le rapport. Si pour le grand public, plus de débit facilitera des services de streaming (et pas que du porno dans l’ascenseur !), les professionnels pourront densifier le réseau des objets connectés (IoT) « jusqu’à potentiellement 1 million d’objets par km² ». Par ailleurs, le document constate que la France est en retard sur le déploiement par rapport à d’autres pays.
Enfin, le document balaye le principal argument des anti-5G, le risque sanitaire lié aux ondes. Les équipes de l’IGAS et de l’IGF ont analysé différentes études dans les pays où la 5G a été installée. « Les autorités sanitaires et de contrôle concluent également de manière concordante à une absence d’effets sanitaires spécifiques de la 5G en dessous des valeurs limites d’exposition », glisse le rapport. Il reste cependant prudent sur cette question de la valeur d’exposition et pointe du doigt des points « atypiques ». En France, une trentaine de ces sites atypiques affichent ainsi un rayonnement seulement 10 fois inférieur à la norme alors que les autres le sont 150 fois en moyenne. Les autorités appellent donc à une vigilance particulière sur ces lieux sensibles.