« Nous pensons que nous sommes mieux ensemble », a déclaré Jeremy Burton, le président produits et marketing du groupe EMC a nos confrères de Network World dans un article publié jeudi. Dans la période actuelle où l'industrie IT connaît de nombreux changements, je pense que les acteurs de taille importante s'en sortiront mieux que ceux de plus petite taille » L'homme répond ainsi clairement aux nombreuses voix qui arguaient que le groupe avait intérêt à séparer ses activités dans le stockage (EMC) de celles liées à la virtualisation (VMware), et peut-être à faire de même avec sa division RSA (chiffrement/authentification). VMware est, certes, une entité à part entière et cotée en son nom au Nasdaq. Mais 80% de ses actions sont la propriété d'EMC qui reste ainsi dans la logique du « modèle fédéral » de gestion de ses activités.
L'arrangement avec Elliot Management ne prévoit pas de scission
Récemment, le groupe a déjà résisté à une scission promue par l'investisseur activiste Elliot Management qui a pris 2% de part dans le groupe EMC. La semaine dernière, les deux parties sont parvenues à ce qui semble être un compromis avec la nomination au conseil d'administration d'EMC de deux nouveaux membres ayant le soutient d'Elliot Management. Ils devraient, selon les dires de Jeremy Burton, « apporter un point de vue nouveau. » Mais séparer les activités du groupe EMC ne fait pas partie de l'arrangement.
L'approche fédéraliste pour laquelle a opté EMC est différente de celle choisie par HP et Symantec. Ces derniers se sont scindés en deux entités distinctes. HP a ainsi créé deux filiales, l'une accueillant ses solutions entreprises, l'autre ses produits micro et impression. Symantec a suivi la même voie avec ses gamme de produits de stockage et celles dédiées à la sécurité. Pour M. Burton, EMC a déjà opéré une filialisation avec la création de Pivotal il y a deux ans. Elles sont devenues des entités à part entière mais restent sous la coupe de la « fédération EMC ». Est-ce à dire que HP aurait commis une erreur en se dédoublant ? Non, répond Jeremy Burton, « cela aurait probablement dû être fait plus tôt.»
Le départ de Joe Tucci prévu cette année
Outre la problématique de scission, désormais tranchée, l'autre sujet brulant pour EMC est la succession de son président et CEO Joe Tucci. Depuis plusieurs années, des rumeurs circulent sur son départ prochain à la retraite. Désormais, il ne s'agit plus d'on-dit puisque l'intéressé a lui-même annoncé qu'il quitterait ses fonctions cette année. Jeremy Burton admet que le plan de succession de Joe Tucci a été un peu flou, en minimisant néanmoins son importance : « Le départ de Joe n'aura pas d'incidence sur le fonctionnement d'EMC. Et même lorsque cela arrivera, l'approche fédérale du groupe EMC avec ses filiales continuera de prévaloir. »