Ouverts il y a un mois, les votes sont désormais clos pour choisir la Personnalité IT 2020 du Monde Informatique. La participation enregistrée cette année a battu des records tout au long de la consultation par rapport aux éditions précédentes. Comme chaque fois, certains candidats ont pris rapidement de l’avance avant d’être rejoints puis dépassés par d’autres. A la clôture des votes, trois personnalités se sont clairement détachées avec un podium constituée de trois femmes ayant recueilli ensemble plus de 60% des suffrages. A la 1ère place, c’est Elena Poincet, co-fondatrice et CEO de l’éditeur français de solutions de cybersécurité Tehtris, qui l’emporte nettement avec près de 30% des votes, dans un contexte technologique où la cybersécurité s’impose chaque jour comme vitale au sein des entreprises, sur fond de recrudescence des intrusions dans les systèmes d’information (successions d'attaques par ransomwares touchant sans distinction des entreprises de toute taille, dont de grands groupes mondiaux et des administrations, cyberattaque de grande ampleur liée au piratage du logiciel SolarWinds...).
Elena Poincet a co-créé Tehtris il y a 10 ans avec Laurent Oudot qui occupe le poste de CTO. La société bordelaise de 60 collaborateurs aide les entreprises à lutter contre les menaces, notamment de type cyber espionnage et cyber sabotage, et à reprendre le contrôle de leur cybersécurité avec l'élaboration d’une stratégie et le suivi en temps réel des alertes à travers sa plateforme xDR (extended detection and response). L'éditeur intervient jusqu’au conseil technique et juridique face aux menaces. Elena Poincet est chargée de la mise en place et du contrôle des stratégies opérationnelles au sein de l'entreprise. Elle « assure le lien entre les équipes techniques liées à la production et les services fournis aux clients », précise le site web de l'éditeur français qui a levé 20 millions d’euros cet automne. Tehtris réalise depuis 2017 une forte croissance, autofinancée jusque-là. Après avoir développé un SOC, la société a livré en 2019 sa plateforme xDR qui utilise des capteurs, tels que les composants endpoint detection and response, pour améliorer les capacités de détection et de réaction face à une attaque du réseau où elle est installée.
A la 2e et 3e places, Lila Benhammou et Maud Vinet
A la 2ème place cette année, les votes de nos lecteurs ont placé Lila Benhammou. La fondatrice et présidente de l'entreprise de services numériques Humans4help a réuni 21% des suffrages. Son ESN s'est spécialisée dans l’efficacité opérationnelle à travers l’analyse des processus et leur automatisation. Ces sujets sont de plus en plus explorés par les entreprises à travers des projets d'optimisation et de rationalisation des processus. L’une des particularités de la SSII créée par Lila Benhammou est aussi d’avoir constitué avec Talent Hub une initiative pour former en interne de jeunes diplômés sur les technologies que l’ESN déploie dans les entreprises (RPA, IA, blockchain, soft skills). Cette acquisition de compétences leur permet ensuite d’être recrutés par les clients.
Enfin, pour la 3ème place, les suffrages se sont portés sur la physicienne Maud Vinet, responsable du programme matériel quantique au CEA-Leti, qui recueille plus de 12% des suffrages. Elle aussi se détache fortement sur un sujet, le quantique, dont l’importance stratégique mise en avant par le rapport Forteza, a été pointée tout au long de cette année 2020 et sur lequel des efforts gouvernementaux particuliers vont se porter. Engagée dans la recherche sur ces technologies depuis de nombreuses années, Maud Vinet souligne que la France a l’avantage d’avoir dans ce domaine des acteurs tout au long de la chaîne de valeur, dans l’industrie et la recherche. D’où l’importance de soutenir cette innovation, ces écosystèmes et la formation au quantique pour anticiper la façon dont celui-ci pourra répondre aux défis de calcul rencontrés par les entreprises aujourd’hui et demain.
L'an dernier, les suffrages s'étaient portés sur Sophie Viger, directrice générale de 42, école de formation au code et aux métiers de l’informatique et du numérique. En 2018, ce sont les fondateurs de Snowflake, les Français Benoît Dageville et Thierry Cruanes, qui l’avaient emporté. En septembre dernier, Snowflake, fournisseur d’un datawarehouse natif cloud a réalisé une entrée fracassante en bourse, en pleine pandémie.