Le 18 décembre dernier, Microsoft signait un accord cadre commercial (une « convention de prix ») avec le ministère de l'Education Nationale. La contre-attaque de l'Open Source vient de se matérialiser par un communiqué signé de 16 associations et syndicats enseignants, une véritable déclaration de guerre au géant de Redmond. L'enjeu réside dans la formation bureautique, à l'école, des travailleurs de demain.
La convention de prix incriminée prévoyait initialement que le ministère ferait tout ce qu'il peut pour que les différents établissements dépendant de lui mais financés par les collectivités locales acquièrent 450 000 licences d'Office 2003. Face à la levée de boucliers du monde de l'Open Source et des syndicats d'enseignants, le texte de l'accord a été « clarifié » et le volume d'achat est désormais purement indicatif. L'Aful (Association Française des Utilisateurs de Logiciels Libres) et l'Adullact (Association des Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour les Administrations et les Collectivités Territoriales )ont indiqué être à l'origine de la « clarification » de l'accord cadre par ses protestations.
Le 7 janvier, à l'invitation de l'Aful, cinq syndicats d'enseignants et l'Adullact se sont réunies pour contre-attaquer. Avec le soutien d'un sixième syndicat enseignant et de huit autres associations et communautés, ces organisations ont diffusé le 19 janvier un communiqué daté de cinq jours plus tôt.
Prenant acte des économies qui seront réalisées pour les établissements utilisateurs de Microsoft Office grâce à la convention de prix incriminée, la coalition indique que le logiciel libre procure encore plus d'économies (grâce à la gratuité des licences) et étend cet avantage aux foyers d'où proviennent les élèves. La percée des logiciels libres serait d'ailleurs à l'origine des concessions tarifaires de Microsoft.
L'Aful et l'Adullact ont indiqué de leur côté qu'elles avaient obtenu du ministère que soit négociée une mise à jour de leur accord de partenariat de 1998, notamment sur un volet formation. Ce dernier point constitue une réponse au cinquième avenant de la convention de prix avec Microsoft.
Enfin, la coalition a décidé de poursuivre une action commune pour la « libération de l'informatique scolaire ».