L’arrêt du 3 décembre 2013 relatif à l'information préalable du consommateur sur les caractéristiques techniques des offres d'accès à l'Internet en situation fixe filaire - ouf - a créé une situation ubuesque en France au sujet du très haut débit. Ainsi des opérateurs vendent des abonnements Internet en mettant bien en avant dans leur publicité le terme fibre alors que le réseau se termine avec un simple câble coaxial (en cuivre donc), avec des performances moins bonnes à termes que la fibre optique. Pour de nombreux concurrents, c’est de la « fausse fibre », et techniquement l’utilisation est pour le moins abusive.
Il existe aujourd’hui deux technologies pour câbler un immeuble ou une maison en fibre optique. Le GPON (Gigabit Passive Optical Network) crée un réseau point-à-multipoint avec une fibre unique divisée entre plusieurs abonnés (jusqu’à 64 utilisateurs en théorie). Et la fibre point-à-point (P2P) ou FTTH (fiber to the home) qui propose un lien optique unique pour chaque abonné.
La France ne comble pas son retard
Pour réduire les coûts de déploiement, une troisième technologie a été développée, il s’agit du FTTH Active Ethernet qui reprend l’architecture du GPON (sur plusieurs brins optiques) avec un switch Ethernet qui redistribue la connexion vers plusieurs utilisateurs (jusqu’à une centaine). C’est cette dernière qui est utilisée par SFR-Numéricable avec son offre fibre puis cuivre chez l’abonné, une offre « cable amélioré » donc.
Pourtant engagé dans le Plan France Très Haut Débit, le gouvernement traîne les pieds pour mettre fin à cette situation et mieux encadrer l’utilisation du terme fibre dans les offres commerciales. Il est en effet indispensable de préciser le type de raccordement final chez l’abonné pour éviter des désillusions, notamment quand les équipements évolueront et permettront de proposer des débits à 1 gigabit/s comme en Asie (Japon et Corée du Sud) et aux États-Unis (Comcast et Google fiber).