Automobiles, machines-outils numériques, imprimantes 3D, mais aussi smartphones, commutateur et serveurs… les composants sont au cœur de la révolution digitale. CPU, GPU, FPGA, ASIC, RAM, NAND ou encore modem radio, les semi-conducteurs sont un élément essentiel du monde moderne. Ils sont utilisés dans tous les domaines, des iPhone aux TGV, et sans eux, une grande partie de la technologie qui rend la vie quotidienne possible en ces temps de pandémie – livraison de produits et de repas, prise de rendez-vous, santé en ligne, télétravail et visioconférence - ne pourrait tout simplement pas exister. Chaque fois qu’on envoie un email ou monte dans une voiture, des composants s’activent en sous-main.
« La pénurie dans l'industrie des semi-conducteurs est généralisée », a récemment déclaré le CEO de Qualcomm Cristiano Amon. Le fournisseur a indiqué il y a quelques semaines qu'il avait du mal à répondre à la demande, signalant que la pénurie mondiale de semi-conducteurs s'étendait. Comme la plupart des fournisseurs de composants, AMD, Qualcomm et Nvidia sous-traitent leur production à des fondeurs comme TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing) ou Samsung Electronics, qui ne parviennent pas à s'adapter à la forte hausse de la demande. Toutes les lignes de production sont réservées chez TSMC qui affine chaque semestre sa finesse de gravure.
Pénurie mondiale de puces
Le secteur automobile s’est également plaint de cette pénurie avec des usines à l’arrêt faute de composants. Selon une note de Deloitte, l'électronique représente 40 % environ de la valeur d'un véhicule. Et sans puces pour le cockpit virtuel, les écrans tactiles, l’ABS, le volant électrique, le GPS ou la boite de vitesse automatique, les lignes de production s'arrêtent. Même les Dacia de Renault qui ne sont pas vraiment des bijoux technologiques ne peuvent se passer de ces composants clefs pour la conduite et la sécurité. Les constructeurs automobiles ne sont toutefois pas en concurrence directe avec les entreprises IT. La majorité des puces embarquées sont généralement basées sur des technologies anciennes et éprouvées répondant à de strictes normes industrielles. Elles sont aussi plus faciles à graver si les lignes de fabrication sont disponibles. Mais la pénurie ne concerne pas que les puces les plus avancées gravées en 7 ou même 5 nm, elle est désormais partout.
Certains attribuent cette pénurie mondiale de semi-conducteurs à une mauvaise planification, à la complexité de la chaîne d'approvisionnement et à une tradition désormais établie de travailler à flux constant avec des stocks situés dans les camions de livraison, ceci afin de limiter au maximum les immobilisations de capital. D'autres soutiennent cependant que cette pénurie de composants est davantage liée à l’explosion de la demande mondiale en PC et périphériques associés (cartes graphiques, SSD, moniteurs, routeurs…), et à la complexité croissante des automobiles modernes avec l’hybridation en cours.
Une chose est désormais sûre : Sans composants pas de révolution digitale.