Si le secteur public était traditionnellement connu pour sa lenteur, sa bureaucratie, son manque de moyens financiers et ses technologies héritées, depuis 10 ans une forte accélération vers le numérique a changé la donne. Les administrations, les collectivités territoriales et les entreprises publiques ont fait évoluer leurs pratiques afin de devenir plus agiles, de contenir les coûts et de réduire les risques sans augmenter la charge de travail sur des équipes qui manquent souvent de ressources.
Le secteur public, qui n’est pas encore totalement aligné sur les start-ups technologiques les plus innovantes, a cependant opéré son virage cloud même si certaines options, comme le cloud public Bleu, sont encore nébuleuses. Cette initiative emmenée par Capgemini et Orange, avec le soutien du gouvernement français comme en attestent deux circulaires (DINUM-DIR-210901 au sujet du consortium Bleu à privilégier et 6282/SG au sujet de la doctrine d’utilisation du cloud) est adossée aux technologies cloud Azure de Microsoft, qui retrouverait donc au coeur des actifs numériques du secteur public. Comme l’indique le Premier ministre, Jean Castex, dans cette dernière circulaire, “ le passage à l’informatique en nuage doit, par ailleurs, être l’occasion pour l’Etat de renforcer la résilience de ses architectures numériques au service de la continuité du service public”.
Les dépenses du secteur public sont toutefois toujours contraintes dans le domaine IT. Généralement, les administrations et autres ne dépensent pas d'argent à moins qu'elles n'en aient absolument besoin parce que c'est de l'argent public. Et, il y a encore beaucoup d'anciennes technologies associées au secteur public parce qu'il y a un danger que quelque chose cesse de fonctionner. Les organisations du secteur public sont en effet très axées sur les risques. Il y a une véritable aversion au risque avec la nécessité absolue d’assurer tout d’abord le bon fonctionnement des services clefs et d’assurer ensuite des améliorations.