Spécialisé sur les solutions de sécurité urbaine, l'éditeur de logiciels Edicia a développé un système d'information qui s'adresse principalement aux polices municipales, mais qui a vocation à s'étendre plus largement, notamment vers les établissements recevant du public (banques, centres commerciaux...). La solution s'enrichit maintenant d'un portail de sécurité qui va permettre au maire, au directeur général des services ou au responsable du centre de supervision urbain de consulter des indicateurs en temps réel sur les différents aspects de sécurité dans la ville : prévention des risques, gestion du stationnement, dysfonctionnements divers, etc.
« Alors que le logiciel destiné aux directeurs de police est vraiment très métier, le tableau de bord va cette fois permettre à différentes personnes, en fonction de leurs prérogatives, de comprendre rapidement une situation, par exemple pour répondre à une demande du préfet », explique Annie Bourget, directrice marketing d'Edicia. La solution dispose de 80 indicateurs environ. « Nous préconisons d'en afficher huit, les essentiels, en fonction des attributions de la personne qui les consultera ». Les informations sont remontées du terrain dans le SI par des agents équipés de terminaux mobiles. L'application leur permet de rédiger des rapports, saisir des mains courantes ou verbaliser. Développée en HTML5, elle peut être déployée sur Android, iOS ou Windows Phone. Edicia propose de son côté le terminal durci TC55 de Motorola.
Big data : évaluer les risques à partir des rumeurs remontées du web
L'un des intérêts de la solution d'Edicia, déjà installée dans 470 villes en France, c'est qu'elle propose aussi de récupérer les données transmises par les citoyens via une app mobile, Risk. Celle-ci permettra de transmettre des dysfonctionnements, par exemple des dégradations sur les équipements municipaux ou des problèmes d'inondation. Ces informations seront raccrochées au SI global pour en renforcer la pertinence. Une app de ce type est notamment proposée depuis deux ans dans la ville de Nice.
Par ailleurs, la solution prend maintenant en compte la dimension big data. « Notre outil permet de remonter les données extraites de rumeurs sur les réseaux sociaux, de qualifier ces données et d'adresser ensuite des moyens, l'outil gérant aussi la disponibilité des agents », indique Annie Bourget. « Nous traitons ces données dans un évaluateur de risques. Par exemple, s'il y a une rumeur d'apéritif géant, il pourra réunir 10 000 personnes s'il fait beau et seulement 2 000 en cas de mauvais temps. S'ils ont l'information, les responsables de la sécurité vont pouvoir mettre en place les moyens adéquats ». Edicia travaille avec le laboratoire d'informatique de l'Université de Nantes Atlantique, le Lina. « Ils ont développé une expertise dans la modélisation du risque avec un outil maison qu'ils appliquent à différents domaines ». Dans le cas de la solution Edicia, elle est appliquée à la sécurité urbaine, en tenant compte de l'expérience des responsables de sécurité, dont la police des transports (SNCF, RATP, régie de transport d'une ville).
Des alertes en push sur l'app mobile
L'application Risk sur smartphone peut aussi permettre à l'abonné de s'abonner aux alertes de son choix, par exemple sur les intempéries (montée d'un cours d'eau), ou sur les événements exceptionnels, organisation de manifestations (pour les habitants du périmètre). « Le type d'alerte est défini par la ville, tout est paramétrable », précise Annie Bourget. « Nous travaillons avec le Québec qui avertit du passage de la déneigeuse pour que les habitants puissent déplacer leur véhicule ». Le 3ème volet de l'app mobile, c'est la diffusion d'information pour améliorer la culture du risque chez les usagers, « pour qu'ils sachent qu'en cas de problème, ils peuvent écouter la radio, par exemple », ajoute la directrice marketing. Les « push alertes » peuvent se faire par message vocal, par SMS ou par push sur l'app mobile. « En multipliant les canaux, il n'y a pas le même encombrement en situation de crise », souligne-t-elle.