Du bon emploi des aides publiques par les éditeurs de logiciels, selon l'Afdel
L'Afdel, association française des éditeurs, a publié avec le cabinet PNO un livre sur les aides publiques à l'innovation dans le secteur IT : subventions, avances remboursables, crédit impôt recherche... Sans oublier le concours du ministère de la recherche et les programmes européens.
La question du financement, privé et public, reste cruciale dans l'industrie du logiciel en Europe. Sous forme de livre blanc, l'Afdel, association française des éditeurs de logiciels, propose à ses adhérents un point sur les aides publiques consacrées à l'innovation. Ce fascicule de 80 pages réalisé en partenariat avec le cabinet PNO présente une typologie des financements dont peuvent bénéficier les éditeurs, au fil des étapes de leur développement. Les différentes catégories d'aides publiques répondent à plusieurs enjeux : la phase pré-commerciale, la capacité, le partage de risque, la labellisation de l'entreprise comme acteur innovant ou l'optimisation de sa rentabilité. Il peut aussi s'agir, indirectement, d'organiser la stratégie et l'activité R&D.
Les dispositifs d'aide se présentent sous différentes formes (subventions, prêts d'honneur, exonérations ou réductions fiscales, garantie, concours...), chacune présentant avantages et inconvénients. Les subventions, par exemple, ne sont pas remboursables. Elles s'obtiennent par l'intermédiaire de multiples organismes et instances gouvernementales (Ademe, ANR, APCE, conseil général, conseil régional, CRITT, FSE, Oseo ou encore via des programmes européens). Leurs montants peuvent être assez élevés mais, en contrepartie, et très logiquement, les projets qu'elles soutiennent doivent s'inscrire dans des appels à projets précis. Le livre blanc note aussi qu'en cas de subventions versées dans le cadre de projets collaboratifs, le rôle de coordinateur du projet peut être lourd et difficile.
Autres dispositifs, les prêts d'honneur, qui sont remboursables dans tous les cas, et les avances remboursables, qui ne le sont qu'en cas de succès technique du projet, avec un décalage de deux à trois ans sur cinq ans (en cas d'échec, un remboursement minimum est tout de même requis). Ils présentent l'inconvénient de n'être accordés qu'à hauteur des fonds propres de l'entreprise aidée, et ils sont limités pour les TPE.
Crédit impôt recherche : difficile de déterminer ce qui est éligible
[[page]]
Crédit impôt recherche : difficile de déterminer ce qui est éligible
Parmi les réductions fiscales figure le crédit impôt recherche qui vient d'être déplafonné. Le CIR peut être mis à profit par les éditeurs de logiciels car il « ne s'attache pas à une définition formelle, mais à un faisceau d'indices tendant à démontrer l'existence de l'innovation », rappelle le livre blanc. Les dossiers CIR déposés dans le domaine du logiciel font référence « au code source, au coeur du logiciel -algorithme, fonctionnalités, caractéristiques, performances- et non pas au système d'exploitation ou au langage utilisé même si ceux-ci sont le sujet des projets et constituent une rupture majeure ».
Dans la pratique, toutefois, les éditeurs de logiciels peuvent rencontrer des problèmes pour bénéficier de ce crédit d'impôt. Le livre blanc reconnaît notamment qu'il reste difficile de déterminer ce qui est éligible de ce qui ne l'est pas car les textes restent vagues. Les travaux d'ergonomie et d'interfaçage, par exemple, sont « à la frontière entre esthétique et valeur ajoutée fonctionnelle et technique ». Par ailleurs, la définition d'un projet de logiciel par l'Administration n'est pas toujours calée sur la réalité du développeur.
Enfin, de même que le statut de JEI (jeune entreprise innovante) offre certains avantages financiers, le CIR repose sur le principe déclaratif. Il est donc prudent de se faire assister pour le mettre en oeuvre. Le livre blanc note sur ce point que certains investisseurs font parfois courir aux fondateurs de start-up un risque de redressement fiscal lors de la valorisation d'une entreprise avant une prise de participation.
De façon générale, il est conseillé aux PME du logiciel de faire appel à un conseil extérieur, tel qu'un expert-comptable ou un cabinet de conseil en innovation, pour accompagner leur stratégie de financement public.
Concours et programmes européens
Dix catégories d'aides publiques sont plus particulièrement détaillées par le livre blanc de l'Afdel/PNO, en dix fiches. Outre un zoom sur le CIR, les statuts de JEI et de Gazelle, les aides d'Oseo et de l'Agence nationale de la recherche (ANR), des fiches sont consacrées aux pôles de compétitivité, ainsi qu'au concours du Ministère de la recherche. Les trois dernières fiches reviennent sur les programmes européens Eureka et Eurostars, ainsi qu'au 7e programme Cadre de recherche et de développement technologique (PCRDT) et aux autres aides européennes (Safer Internet, programme pour la compétitivité et l'innovation...)