A force de parler de big data, on aurait tendance à oublier qu'il ne s'agit qu'un des très nombreux aspects -voire un arbre cachant la forêt- de la Révolution des Données. Tout est données. La production de données explose tandis que les coûts de collecte, de stockage et de traitement s'effondrent. Ainsi la Révolution des Données a-t-elle été possible. Elle est aujourd'hui analysée dans Datanomics : Les nouveaux business models des données, par Simon Chignard et Louis-David Benyayer, qui vient de paraître chez Fyp Editions.
Les décisions de tout acteur économique ont donc tendance à se baser sur des données sans cesse plus riches. Mais les algorithmes proposés de traitement ne procèdent pas nécessairement pour le bien commun. Les auteurs prennent ainsi l'exemple d'AirBnB dont l'algorithme de conseil du prix de la nuitée vise à maximiser le nombre de nuitées louées (base de la rémunération du service), pas le revenu des loueurs (un prix supérieur à ce qui est conseillé peut augmenter le revenu en baissant le nombre de transactions). En devenant base de tout, la donnée acquière une valeur croissante.
Une approche également politique et philosophique
Dans un premier temps, Datanomics : Les nouveaux business models des données, analyse le paysage (définitions, question de la valeur...) avant de préciser comment les données peuvent devenir des actifs et enfin d'étudier comment les entreprises, les administrations et les individus doivent agir pour profiter des opportunités offertes. Les auteurs ont su proposer un texte clair, sans jargon, souvent passionnant. On ne suit pas la Révolution des Données mais une véritable aventure. Le sujet est très largement balayé grâce à la grande maîtrise des auteurs en mêlant des considérations politiques, philosophiques, stratégiques, etc.
Le site de l'ouvrage permet notamment d'en retrouver une présentation ainsi que des interventions des auteurs en vidéo. Il y est également possible d'amorcer une discussion avec eux.