Dreamforce : Salesforce s'accroche à Amazon et Facebook
Salesforce.com apporte à sa plateforme de développement Force.com des outils pour exploiter le 'cloud' d'Amazon et publier des applications sur Facebook.
A l'heure où les ténors de l'informatique se réclament tous du cloud computing, Salesforce.com ne voulait rester à l'écart, lui dont le modèle économique repose depuis l'origine sur la fourniture de logiciels en ligne. Marc Benioff, PDG fondateur de Salesforce.com, a débuté sa conférence annuelle Dreamforce (San Francisco, 2-5 novembre 2008) en annonçant deux partenariats, l'un avec Amazon et sa plateforme de 'cloud' EC2, (Elastic Compute Cloud), l'autre avec le réseau social Facebook.
Depuis un an, Salesforce.com propose déjà un environnement de développement et d'hébergement d'applications indépendantes, Force.com, qu'il présente comme un environnement de cloud computing. C'est la même plateforme technologique qu'il exploite pour héberger ses applications de CRM en ligne. Désormais, son extension Force.com for Amazon Web Services va permettre d'exploiter les services informatiques proposés par Amazon EC2, notamment le service de stockage S3, pour des applications conçues sur la plateforme Force.com, avec les outils de développement de Salesforce.com (notamment le langage Apex et l'outil d'interface utilisateur Visual Force).
Combiner entre elles les plateformes de cloud
[[page]]
Même type d'ouverture vers Facebook. Les développeurs vont pouvoir télécharger gratuitement des API pour bâtir sur Force.com des logiciels qui apparaîtront de façon native dans le réseau social.
Sur sa conférence Dreamforce, Marc Benioff l'a illustré hier en montrant l'exemple d'une application de recrutement insérée par une entreprise dans sa page Facebook. L'application a bien été créée sur Force.com et elle y est hébergée, mais elle apparaît dans le réseau social comme un programme Facebook. Les entreprises gèrent déjà 300 000 pages sur ce site communautaire pourtant estampillé grand public, selon les chiffres communiqués hier par Sheryl Sandberg, DG de Facebook.
Pour Marc Benioff, la période actuelle n'a jamais été aussi propice au développement du cloud computing, même s'il la perçoit aussi « folle, délirante et imprévisible ». Il brosse un paysage où les plateformes des différents acteurs se combinent pour créer de nouvelles opportunités. De fait, pour China Martens, analyste senior du cabinet américain 451Group, cette combinaison entre environnements de cloud est pertinente car chacun a sa propre spécialité. Selon elle, cela peut même débloquer certains freins à l'adoption pour les entreprises qui ne voudraient pas se sentir menottées avec un seul opérateur. En revanche, elle émet des réserves sur les implications que pourraient entraîner le mélange d'informations professionnelles avec des données personnelles stockées sur Facebook.
Relier sites Web et applications métiers sur Force.com
[[page]]Evidemment, Marc Benioff n'a pas manqué d'égratigner Azure, l'environnement de cloud computing présenté la semaine dernière par Microsoft. Il le qualifie de « vaporware », en sous-entendant que l'éditeur de Redmond risque d'enfermer les développeurs sur sa plateforme, dans son OS et son écosystème.
Toujours à l'adresse des développeurs, Salesforce.com a également annoncé Force.com Sites, une extension pour créer des sites Web (intranets, extranets...) et les héberger sur Force.com. L'éditeur met en avant l'intérêt d'utiliser ses modèles de partage et ses règles de sécurité et de pouvoir publier des données sur ces sites à partir d'applications métiers créées sur Force.com.
Salesforce.com a déjà convaincu ainsi 47 700 clients -représentant plus d'un million d'abonnés- d'utiliser son application hébergée de gestion de la relation client (CRM).