Selon les conclusions du rapport Technology Radar basées sur les observations faites par les consultants de ThoughtWorks sur le terrain, quatre domaines IT auront d’évidence le vent en poupe l’année prochaine :
- - La réalité virtuelle (VR) et son parent proche, la réalité augmentée (AR)
- - Docker pour les process, le PaaS pour l’apprentissage machine, les microservices comme infrastructure de programmation
- - L’empowerment intelligent
- - Une approche globale du travail en équipe
ThoughtWorks pense que des outils de traitement du langage naturel comme Nuance Mix et le hardware capable de traiter les interactions naturelles auront un impact « énorme » sur l'adoption de la réalité virtuelle (VR) et de la réalité augmentée (AR). La différence entre l’AR et la VR, c’est que, dans la réalité augmentée, les utilisateurs peuvent encore voir le monde autour d'eux et ne sont pas complètement immergés dans un espace virtuel. Entre les deux, c’est l’AR qui devrait intéresser davantage les entreprises. « Une excellente application de l’AR concerne les systèmes experts à distance », a déclaré Mike Mason, consultant technologie chez ThoughtWorks. « La réalité augmentée peut par exemple aider un employé non spécialisé à accomplir une tâche particulière en suivant les instructions d’intervention avec un casque », a expliqué Mike Mason. Une infirmière ou un ouvrier pourraient suivre les indications d’un expert distant à travers l’appareil. Selon l’activiste, il n’y a pas actuellement de leader sur le marché de l’AR, mais la technologie HoloLens de Microsoft mérite d’être mentionnée. « Actuellement, les compétences en VR et en AR font défaut en dehors de l'industrie du jeu, de sorte qu’une entreprise moyenne devra soit les acquérir, soit les louer à un prestataire », a-t-il ajouté.
Incontournables microservices
Toujours selon ThoughtWorks, en ce qui concerne Docker, le PaaS et les microservices, les conteneurs font figure de processus autonome, le PaaS de cible de déploiement commune, et les développeurs utiliseront couramment les microservices. « Ce que nous observons aujourd'hui, c'est que le niveau d'abstraction monte d’un cran », a expliqué l’activiste technologique de ThoughtWorks. Dans le paradigme précédent, un processus ne fonctionnait que sur une machine. « Aujourd’hui, l’image Docker s’est imposée comme base de travail et de calcul », les API et les microservices servant de vecteurs de communication. « Entre temps, l’empowerment intelligent a poussé les entreprises à livrer des bibliothèques et des outils sophistiqués en open source, une pratique jugée « excessivement coûteuse » et très limitée il y a une décennie », a aussi déclaré ThoughtWorks. L’informatique courante a permis de créer de nouveaux outils pour cibler des hardwares spécifiques comme les GPU et le cloud.
Mike Mason fait remarquer que « les machines et les hommes se sont associés pour produire de meilleurs résultats que s’ils travaillaient seuls. Cela contredit le futur orwellien où les machines remplacent l’homme et mettent tout le monde au chômage. Par exemple, les ordinateurs peuvent ingérer de grandes quantités de données pour proposer des protocoles de traitement du cancer. « L’important était que la machine ne vienne pas se substituer aux compétences et à l’expérience des médecins ».
S'inspirer des start-ups
Concernant le développement logiciel, les entreprises technologiques ont popularisé le credo « créer et exécuter soi-même », favorisant l'autonomie des équipes, explique encore ThoughtWorks dans son rapport. Le fait que la restructuration d'une équipe produit de meilleurs résultats prouve que le développement logiciel est essentiellement un problème de communication. « Beaucoup de services informatiques sont encore figés dans l’ancien système en silos », estime Mike Mason. « Les entreprises se plaignent de ne pas avancer aussi vite que les start-ups de la Silicon Valley. Mais aujourd’hui, les dirigeants de la Silicon Valley sont recrutés par des entreprises traditionnelles et restructurent leurs services informatiques à l'image de ce qu’ils ont connu dans les start-ups », a-t-il déclaré. Le devops en est un des éléments, mais ce mouvement repose aussi sur des infrastructures en libre-service, des équipes de développement de petite taille et des partenaires financiers, l’étape ultime étant la mise en production du logiciel avec à la clef des bénéfices commerciaux pour l’entreprise.