Des tuyaux de cuivre transportent l'eau utilisée pour le refroidissement des composants clefs du supercalculateur Apollo 8000 de HP.
C'est dans une mise en scène un peu kitch simulant le lancement d'une fusée (avec compte à rebours et fumigènes) que le constructeur a présenté son Apollo 8000 sur l'estrade d'un point presse à l'hôtel Palazzo. Signe particulier, le supercalculateur bénéficie d'un système de refroidissement par eau intégré au matériel et breveté par HP. Plus efficace que le refroidissement par air, ce mode de dissipation thermique permet de réduire la consommation électrique, mais il est plus complexe à mettre en oeuvre en raison des risques qu'il peut présenter pour le matériel (fuite et corrosion des circuits). Parmi les autres constructeurs de systèmes HPC, IBM et Bull proposent aussi des technologies de refroidissement par eau. Bull a notamment remporté en mars dernier un appel d'offres en Pologne avec un supercalculateur refroidi à l'eau chaude (environ 35 degrés), plus économe que l'eau froide qui nécessite une unité de refroidissement.Â
Simulation climatique et chauffage au NREL
L'Apollo 8000 de HP est destiné aux traitements habituels du calcul haute performance. Il reçoit jusqu'à 144 serveurs par rack (chaque serveur étant équipé d'un processeur Xeon E5 double socket d'Intel associé à des liens InfiniBand) et offre une puissance en teraflops 4 fois supérieure par rack comparé à un système refroidi par air. Il affiche une puissance de 250 Tflops par rack.
Le système de refroidissement par eau de l'Apollo 8000 (crédit : LMI)
L'eau chaude produite au contact du système en fonctionnement peut être en outre utilisée pour chauffer les batiments. C'est ce que fait le NREL (National renewable energy labs), laboratoire du ministère américain de l'Energie consacré aux énergies renouvables dont la directrice des programmes stratégiques, Bobi Garret, est venue témoigner sur Discover 2014. L'organisation, qui utilise l'Apollo 8000 pour des modélisations climatiques, a collaboré avec HP pour la mise en point du supercalculateur. "Le système qui nous a été livré dépassait nos attentes", a indiqué Bobi Garret en soulignant la compacité du design. Le NREL a évalué à 1 M$ par an les économies qu'il pourra réaliser, 800 M$ par la réduction des coûts opérationnels du datacenter et 200 M$ épargnés sur les dépenses de chauffage.Â
Antonio Neri, DG de l'activité Serveurs et Réseaux chez HP, et Bobi Garret, directrice des programmes stratégiques au NREL.
Sur Discover, HP a annoncé un 2ème supercalculateur, le système Apollo 6000, qui vise cette fois les besoins des entreprises avec des capacités d'adaptation en fonction des différents types de traitement. Il est conçu pour les charges de travail single threaded telles que l'analyse des risques pour les services financiers ou la conception automatisée. L'Apollo 6000 utilise un système de refroidissement par air. Il peut rassembler jusqu'à 160 serveurs (chacun comportant 2 Xeon E3-1200). Interrogé sur le prix des systèmes, HP n'a pas souhaité répondre précisément, indiquant qu'il dépendait de la configuration choisie. Généralement ces systèmes démarrent à 500 000 dollars en haut de gamme pour atteindre plusieurs millions de dollars au final. Par ailleurs, HP complète ces annonces d'une solution cloud privée permettant de proposer les ressources de calcul des HPC en self-service à travers un portail. Cette solution s'appuie sur Helion, la distribution de la plateforme OpenStack développée par HP. Après la conférence HPC de Leipzig, du 16 au 20 juin, HP participera en France au Forum Teratec consacré au calcul haute performance et à la simulation numérique, les 1er et 2 juillet à l'Ecole Polytechnique (Palaiseau).
Sur Discover 2014, HP a effectué plusieurs autres annonces dans les domaines des systèmes convergés, du réseau et du stockage sur lesquels nous allons revenir.