Avec la pression d'Apple en haut de gamme et celle de Google en entrée et milieu de gamme, Microsoft n'arrive pas à imposer ses OS pour terminaux mobiles. Selon The Verge, Microsoft envisage de réduire à zéro les frais de licence pour Windows Phone et Windows RT, afin d'inciter les fondeurs de puces à développer des designs de référence qui pourront être repris par les fabricants de terminaux mobiles. Si l'information est bien confirmée par l'éditeur de Redmond, ce sera un virage stratégique dans la bataille qui l'oppose aujourd'hui à iOS et Android. Si iOS reste un cas particuliers avec sa plate-forme verrouillée et ses développements internes pour les puces Ax et l'OS mobile, Microsoft ferait bien de s'inspirer de la stratégie de Google qui a su imposer son écosystème Android en ouvrant - sous conditions - son OS mobile aux fondeurs et aux fabricants de terminaux.
À court-terme, Microsoft envisage donc de sacrifier une partie de ses bénéfices pour encourager la diffusion de produits Windows Inside à prix plus doux, et donc renforcer son écosystème d'applications et de services (Bing, SkyDrive, Skype ou encore les paiements mobiles). Se débarrasser des frais de licence ressemble toutefois à un pari risqué car si les consommateurs ignorent encore les produits Windows mobiles, le désaveu serait total et sans appel. Reste que la firme n'a plus rien à perdre. Avec le rachat de Nokia, elle a déjà fait une croix sur les revenus issus des licences Lumia puisque cela reviendra à se les verser à elle-même. Windows RT est dans une situation similaire. La plupart des fabricants de matériel ont abandonné la plate-forme ARM, préférant créer des tablettes x86 animées par Windows 8.1 ou Android. Les derniers irréductibles sont aujourd'hui Microsoft avec sa Surface RT (bradée à 199 $ HT lors du Black Friday aux États-Unis) et Nokia avec sa Lumia 2520. Encore une fois, les profits se déplacent sur le matériel.
Le successeur de Steve Ballmer devra trancher sur le sujet
Si les rumeurs de cette semaine se confirment Microsoft pourrait tracer une ligne claire entre ses systèmes d'exploitation libres et ceux sous licence. Windows Phone et Windows RT pourraient ainsi converger vers un système d'exploitation unique, axée sur les applications Windows Store. Et la version traditionnelle de Windows (x86) continuée sa carrière  sur les tablettes et les PC. Cette prochaine version de Windows, connue sous le nom de code « Threshold»,  pourrait arriver en 2015.
Dans ce scénario, les fabricants de matériel pourraient continuer à vendre des PC portables/hybrides, et des ordinateurs de bureau avec la version traditionnelle de Windows facturée au prix fort. Ils pourraient également proposer du matériel Windows meilleur marché, avec même une version gratuite et allégée d'Office. La grande question est donc aujourd'hui de savoir si les fabricants de matériel et les consommateurs adhèreront à ce scénario.  Ce sera au successeur de Steve Ballmer de trancher la question de savoir si Microsoft peut faire évoluer aussi radicalement sa politique de licences. Mais ce successeur attendu comme le messie va-t-il simplement  adopter un modèle de licence libre, ou secouer beaucoup plus énergiquement les activités de Microsoft en scindant la société en deux avec d'un côté le business grand public et de l'autre le business entreprise comme le suggèrent certains analystes financiers.
Désespéré, Microsoft envisage de proposer gratuitement Windows Phone et Windows RT
Pour favoriser l'adoption de ses systèmes d'exploitation Windows Phone et Windows RT par les constructeurs, Microsoft a décidé - comme Google avec Android - de les offrir à ces derniers.