Rien ne va plus pour Solutions 30. Le groupe a vu le cours de son action dévisser de 70% à la reprise de la cotation. Une chute prévisible suite à la déclaration du cabinet EY (Ernst & Young) Luxembourg dans le rapport annuel du spécialiste de l’installation des compteurs Linky et la pose de fibre optique d’être dans « l’impossibilité d’émettre une opinion sur les comptes ». La société d’audit justifie sa position en expliquant que le groupe n’a pas communiqué certaines informations nécessaires. En conséquence de quoi, EY Luxembourg « a conclu que les incidences éventuelles sur les états financiers consolidés d'anomalies non détectées pourraient être à la fois significatives et avoir un caractère diffus ».
En soulevant des interrogations, EY a donné des éléments à un autre acteur de cette affaire, le fonds Muddy Waters. Spécialiste de la vente à découvert, il exerce depuis plusieurs mois une pression sur Solutions 30 en dénonçant des « nids d’irrégularité » sur les comptes. Il n’hésite pas non plus à parler de fraudes et de blanchiment d’argent. Dans un communiqué, le fonds fait une analogie avec l’adultère sur cette affaire et déclare « il est évident que ce qui se cache derrière les portes que EY n'a pas pu ouvrir est hautement problématique pour l'entreprise ».
Solutions 30 s’est déclaré « en profond désaccord » avec la décision d’EY et il est probable que la société se mette en quête d’un autre commissaire aux comptes. Par ailleurs, elle a annoncé avoir saisi le président du tribunal de commerce de Bobigny afin de désigner un conciliateur notamment pour ses relations avec les partenaires et les clients. Une action qui n’a pas eu d’effet pour rassurer les investisseurs, bien au contraire. Résultat, aux premières heures de cotation, la valorisation boursière de Solutions 30 a perdu 760 millions d’euros.