Oracle marche sur les plates-bandes d'Amazon Web Services. Lors de la keynote d'ouverture d'OpenWorld à San Francisco (du 18 au 22 septembre 2016), le président du conseil et CTO d'Oracle, Larry Ellison, a envoyé un message clair à ses clients et partenaires : la société se prépare à rendre à Amazon Web Services la monnaie de sa pièce dans les services cloud. « La domination d'Amazon est terminée », a lâché Larry Ellison. « Amazon va avoir à faire à une compétition sérieuse qui va de l'avant. »
Joignant l'annonce à la parole, le dirigeant d'Oracle a ainsi annoncé la mise en service de datacenters cloud qui seront spécialisés dans la fourniture de puissantes instances cloud qui doivent l'aider pour concurrencer AWS, Azure et d'autres fournisseurs cloud. Cette génération 2 de datacenters proposera des améliorations de performance permettant aux entreprises de faire tourner dans le cloud des workloads haute performance.
5,4 dollars de l'heure pour les instances surpuissantes d'Oracle
A cet égard, Larry Ellison a levé le voile sur le serveur cloud bare metal Defense Cloud IO qui va proposer aux développeurs une très grande capacité de calcul avec ses 36 coeurs processeurs, 512 Go de D-RAM ainsi que 28,8 To de SSD. Une capacité monstre centrée sur les workloads haute performance d'entreprises, plus puissante que celle d'Amazon avec son instance i2.8xlarge. Et pour un prix inférieur, à savoir 5,4 dollars l'heure.
Deepak Patil, vice-président du développement produits d'Oracle, a indiqué dans une interview que la société est en mesure de rivaliser avec Amazon sur le prix et la performance pour trois raisons : la façon différente d'architecturer son infrastructure, son accès aux derniers et grands matériels ainsi que le fait que sa plateforme cloud est construite au-dessus d'un matériel Oracle. En plus des options bare-metal, le fournisseur prévoit en outre de proposer 4 machines de 8 coeurs processeurs virtuels mais également d'ici la fin d'année une configuration embarquant une à deux machines virtuelles.
Ces offres d'infrastructure seront disponibles dans la région Ouest des Etats-Unis à Phoenix en Arizona à partir du 13 octobre. Elles étaient jusqu'à présent proposées en bêta privée depuis le printemps. D'après IDC, un petit doute subsiste cependant sur la capacité d'Oracle à devenir un acteur majeur du cloud : « En termes de leadership, je pense qu'Oracle devra produire des taux de croissance plus élevées pour vraiment affronter Amazon et même Microsoft dans le IaaS et les analystes vont regarder ses dépenses dans les datacenters pour suivre tout ça », a prévenu dans un mail le directeur de programme du cabinet Al Hilwa.