Des forêts de nanotubes pour rafraîchir les puces
Les ingénieurs du Brick Nanotechnologie Center du Purdue's Discovery Park ont démontré qu'ils pouvaient faire pousser de façon cohérente des nanotubes de carbone à la surface de puces informatiques. Ces faisceaux de nanotubes se révéleraient être de bien meilleurs « réservoirs de chaleur » que des matériaux d'interface comme la graisse, la cire ou les feuilles d'indium, que l'on utilise traditionnellement pour dissiper l'énergie thermique des composants informatiques. En outre « ils n'auraient pas les inconvénients de ces derniers. Les graisses et les cires employées durent moins longtemps qu'un tapis de nanotubes, tandis que les feuilles d'indium n'ont pas un contact optimal avec la puce », à en croire Placibus B.Amama, un postdoctorant coauteur des travaux.
Pour faire pousser leurs mini-tubes, les scientifiques ont fabriqué des tuteurs à partir de molécules appelées les dendrimers, dont la forme évoque celle des branches d'arbres. Ces dendrimers sont fixés sur la surface de silicium et forment un chapelet en imbriquant leurs ramifications les unes dans les autres. Des catalyseurs métalliques vont ensuite se fixer dans les interstices laissés entre les ramifications des dendrimers. Ce sont ces catalyseurs qui vont attacher les atomes de carbone les uns aux autres. L'ensemble est par la suite chauffé à une température qui brûle les dendrimers, ne laissant derrière eux que les longs filaments de catalyseurs métalliques.
La dernière étape consiste à placer le tout dans un bain de méthane, et de soumettre l'ensemble à des micro ondes qui vont briser les molécules de méthane. Les atomes de carbone, ainsi libérés, n'ont plus qu'à être captés par les catalyseurs accrochés à la puce pour former des tubes. Selon Placibus B.Amama, « il est possible de contrôler la taille des dendrimers, donc en bout de chaîne il est possible de moduler le diamètre des nanotubes de carbone. Nous pouvons aussi régler le nombre et la densité des nanotubes de carbone, ce qui est très important pour la capacité de notre forêt à dissiper la chaleur».