Habitat du Nord gère plus de 10 000 logements HLM et en foyer sur l'ensemble du Nord et du Pas-de-Calais. Parmi ses préoccupations classiques, comme pour tout gestionnaire de parc immobilier, il y a bien sûr l'optimisation de la maintenance : détecter les incidents pour déclencher les réparations à bon escient, par exemple. Et comme toute entreprise, Habitat du Nord se doit d'apporter un service sans cesse meilleur à ses clients, ici les locataires. Pour y parvenir, la société de HLM a décidé de recourir à du M2M intégré par la SSII Almavia à la GRC.
En l'occurrence, des capteurs ont été placés sur divers équipements en commençant, à titre d'expérience et de validation, par un immeuble neuf de 38 logements livré en 2013 à Villeneuve d'Asq. Dans ce premier cas, cinq capteurs ont été installés dans chaque logement : température, hygrométrie, consommation d'eau, consommation électrique et consommation de gaz. Une fois la chaîne technique validée, le déploiement a été lancé sur l'ensemble du parc en commençant par des capteurs sur les compteurs d'eau sur 3000 logements dans 170 immeubles. Des capteurs sont également placés sur certains équipements comme des ascenseurs.
Des capteurs pour remonter les pannes d'ascenseurs
Techniquement, les capteurs transmettent leurs données par une liaison sans fil au protocole M-Bus (868 Mhz), norme peu consommatrice d'énergie et bien éprouvée pour ce type d'usage, à une box Internet. Il y a une box par entrée d'immeuble dans le plan en cours contre une seule box dans l'expérimentation. Ce choix permet d'éviter la pose de câbles ou d'autres infrastructures lourdes tout en permettant un démontage et un remplacement aisé des capteurs. De plus, le M-Bus est bi-directionnel et permet donc de paramétrer les capteurs par retour de signal. Via le réseau câblé public, les données sont ensuite agrégées chez Intent Technologie dans une plate-forme SaaS permettant de récupérer ensuite les données désirées par API. Cette récupération se fait au travers d'un bus applicatif auxquels sont connectés le PGI et la GRC sous E-Deal de Habitat du Nord. Les notifications sont traitées dans Isi-Com, une plate-forme de gestion des interactions multicanales incluse dans E-Deal, avec un traitement procédural très automatisé.
Lorsqu'un capteur signale une panne d'ascenseur, par exemple, le prestataire en charge de l'entretien de l'équipement considéré est automatiquement prévenu. De même, si un capteur remonte une consommation d'eau anormale, l'anormalité étant estimée par une analyse algorithmique, une recherche de fuite va être diligentée sans attendre qu'un dégât des eaux soit visible ou qu'une consommation excessive déclenche une facturation élevée au client.
Pas d'exploiter des données par des tiers
Cependant, Habitat du Nord devait respecter la réglementation sur les données personnelles. Elle peut certes traiter les données sur la gestion de l'eau car la société est intermédiaire sur le sujet, entre les services fournisseurs et les locataires. Elle gère une remontée d'indice par mois, ce qui lui suffit. Pour l'électricité et le gaz, par contre, elle ne peut ni collecter ni stocker de données nominatives. Pour ces données-ci, les remontées se font donc uniquement à des fins statistiques pour ajuster les provisions pour charge. La collecte et le stockage des données sources restent sur le service d'Intent qui n'a pas le droit, selon les termes de son contrat, de les exploiter ou de les céder.
D'autres types de capteurs sont envisagés pour les années à venir. Ainsi, il pourrait y avoir des détecteurs de pannes sur les VMC (ventilations mécaniques contrôlées) ou des capteurs vérifiant la sortie des poubelles aux bons horaires, le cas échéant avec envoi d'une alerte aux prestataires en charge de cette sortie.