Comme prévu, Syntec Informatique vient de publier le premier volume d'un livre vert qui doit rassembler les recommandations de sa Commission développement durable en matière de Green IT. Consacré à la dématérialisation, ce premier volet sera suivi, au rythme d'un volume par trimestre, de neuf autres chapitres. Après avoir resitué les enjeux de la dématérialisation sous ses différents aspects (services, transactions, factures, administration, capital intellectuel...), ainsi que l'évolution de ce marché en plein essor, le document publié par Syntec Informatique aborde le constat écologique de la démarche, en dressant un « bilan contrasté, mais prometteur ». Certes, le document électronique contribue à réduire la consommation de papier et l'empreinte carbone qui lui est associée. Mais si elle n'est pas appréhendée de façon globale, relève le livre vert, « ses bénéfices peuvent aussi se traduire par une empreinte environnementale accrue et des tensions sociales liées à l'évolution des activités de l'entreprise ».
Des mesures volontaristes pour un projet Green IT
Faire de la dématérialisation un projet Green IT, procurant des gains durables, nécessite la mise en place de mesures volontaristes. Différentes pistes d'action sont proposées pour favoriser l'adoption du document électronique, tout en limitant l'impact environnemental du papier (pour les plus récalcitrants). Il convient aussi tenir compte des déchets d'équipements électriques et électroniques produits par les infrastructures informatiques (de 20 à 50 millions de tonnes par an) qui gèrent les données numérisées. Au passage, il est rappelé que l'un des bénéfices indirects de la dématérialisation est de permettre un suivi des produits développés par les entreprises, en particulier la remontée de données de sécurité sur les substances chimiques imposées par la directive européenne Reach (Registration, evaluation and authorization of chemicals).
Les impacts sur l'organisation de l'entreprise et sur son écosystème
Dans le domaine de la consommation énergétique, la dématérialisation permet de diminuer la quantité d'énergie nécessaire à la production de papier, tout en limitant les déplacements des individus et les émissions de gaz à effet de serre associées. Toutefois, il faut aussi contenir la facture énergétique liée à l'augmentation des données, en explorant diverses pistes : systèmes virtualisés, conception des bâtiments hébergeant les datacenters, audit énergétique des parcs informatiques...
Les impacts sur l'organisation de l'entreprise et sur son écosystème
La dématérialisation a par ailleurs un impact sur l'organisation de l'entreprise, ses métiers, ses compétences internes, ses outils de collaboration (mobilité accrue), ainsi que sur son écosystème (partenaires, clients), ce qui conduira à modifier de façon significative ses modes de fonctionnement. Il doit donc s'agir d'une démarche accompagnée dont « le bénéfice social » induit « doit être perceptible par les acteurs de l'entreprise », souligne le document de Syntec Informatique. Ses auteurs mettent en garde sur le fait que la dématérialisation « doit être abordée comme un projet d'entreprise et non comme un projet IT », sans oublier ses effets sur les différentes fonctions métiers impactées. Et si la dématérialisation encourage le partage d'information à distance, participant ainsi au désenclavement économique et social de zones géographiques reculées, il faut aussi prendre garde au risque de désocialisation qu'elle comporte.
Le document proposé par Syntec Informatique établit ensuite les différents retours sur investissement que l'on peut attendre de la dématérialisation (économique, environnemental, social et sociétal), ainsi que les risques (complexité des projets, sécurité des échanges...), opportunités et contraintes qui lui sont associés. Pour clore le sujet, les auteurs récapitulent les principes clés d'un projet Green IT et ses principaux indicateurs de suivi. Le deuxième volume du livre vert constitué par Syntec Informatique sur le Green IT et les effets positifs des TIC sur la société et l'environnement sera consacré au télétravail, à la télé-présence et aux communications unifiées.