Le constructeur informatique souhaite étendre son rôle au sein des datacenters et se détacher définitivement de l'image de fournisseurs de matériels à bas coût, en proposant un ensemble de produits pour la gestion des infrastructures virtuelles. Grâce à des acquisitions, des partenariats et ses propres développements, Dell a assemblé un ensemble de logiciels appelé Virtual Integrated System), qui facilitera pour les entreprises le déploiement et la supervision des serveurs, du réseau et  du stockage dans un environnement virtualisé.
Cette annonce va permettre à Dell de concurrencer des fournisseurs plus expérimentés en la matière sur des solutions plus complexes à mettre en oeuvre. VIS réduira aussi la dépendance de Dell au hardware qui apporte moins de valeur ajoutée que les services et les logiciels. La solution proposée entre directement en concurrence avec l'offre UCS de Cisco et Blade System Matrix d'HP. VIS aidera, selon le texan, les entreprises à virtualiser leurs centres de données pour créer un pool de ressources de calcul, dans lequel la charge de travail peut être modulée pour accompagner les pics de demande. Cette solution s'installe au-dessus des plates-formes de virtualisation de VMware, Citrix et Microsoft, et gère de manière plus cohérente leurs serveurs, réseau et de stockage.
Un millefeuille de logiciels
Au coeur de VIS réside Advanced Infrastructure Manager (AIM), basé sur la technologie Scalent (société acquise par Dell). AIM peut fournir une application sur un serveur - virtuel ou physique - pour répondre à une forte demande immédiate. Le logiciel affecte aussi des ressources de réseau et de stockage nécessaires automatiquement. « Un facteur de différenciation est que notre solution s'adapte à nos produits, mais également à ceux  d'autres fournisseurs » souligne Eric Endebrock, responsable marketing Entreprise chez Dell. Elle peut ainsi s'interfacer avec des serveurs HP et IBM, mais aussi avec les équipements réseau de Cisco, Juniper et Brocade. Pour le stockage, elle fonctionne avec EqualLogic, mais Eric Endebrock pense que d'autres plateformes seront supportées dans le futur.
AIM a été présentée plus tôt cette année. Il s'agit donc d'une mise à jour, comprenant une interface graphique plus facile à utiliser et la prise en charge du 10 Gigabit Ethernet et du Fibre Channel over Ethernet. Un plug-in est aussi disponible pour le logiciel de gestion de VMware vCenter qui via son interface accède à AIM. VIS comprend également une composante innovante, le Self-Service Creator, un logiciel de Dynamic Ops que Dell revend sous sa propre marque. Il s'agit d'un portail qui autorise un développeur ou un responsable informatique à sélectionner et à lancer les ressources de calcul dont ils ont besoin. Il prévoit un mécanisme de rétrofacturation, ainsi qu'un contrôle de l'inactivité ou de la sous-utilisation des machines virtuelles. Le prix d'AIM et Self Service Creator est respectivement de 1 810 dollars et 1 495 dollars par socket.
Enfin, Dell lancera dans les prochains trimestres, VIS Director, a expliqué Eric Endebrock. Elle aussi, sera basée sur un partenaire technologique, et offrira des possibilités de suivi et d'analyse pour améliorer les performances.
Changer d'image
Mark Bowker, analyste senior chez Enterprise Strategy Group, estime que le marché des solutions similaires à VIS est encore émergent. Dell pourrait s'appuyer sur les services entreprises de Perot, pour l'aider à vendre ces produits, souligne le consultant. Il pourrait ainsi proposer une offre de bureau virtuel, en fournissant l'infrastructure back-end ainsi que les ordinateurs de bureau et le support. L'un des plus grands défis que Dell aura à surmonter est une perception selon laquelle il n'a pas le savoir-faire technologique pour gérer des environnements virtuels complexes. «Au coeur de cette histoire, Dell va tâtonner pour se forger une légitimité », a déclaré Frank Gillett, analyste de Forrester Research. Un pari qu'il commence à gagner. En effet, certains clients ont plus confiance en Dell qu'avant. Ainsi, Jim Journeay, DSI au Meridian Credit Union à St. Catherines, en Ontario, a déclaré que son entreprise a récemment changé ses serveurs IBM par des Dell. La première raison est une question de coût, mais il a aussi été impressionné par la compétence des équipes Dell Perot, « Dell a parcouru un long chemin au cours des deux dernières années. Il n'était pas perçu auparavant comme une plate-forme serveur solide », a déclaré Jim Journeay. S'il n'utilise pas aujourd'hui la solution VIS, préférant les outils de gestion VMware, il étudiera la question dans le futur.
Dell étoffe ses solutions intégrées pour les datacenters virtualisés
Avec VIS (Virtual Integrated System), Dell entend bien concurrencer UCS de Cisco ou les solutions Blade Matrix d'HP.