Après avoir mis la main sur EMC pour 67 milliards de dollars et par la même occasion sur sa pépite (et néanmoins filiale) VCE, Dell poursuit dans la voie de l’hyperconvergence. A l’occasion de son événement Dell World’15, la société texane en a ainsi profité pour dévoiler Cloud Platform System Standard, une version « allégée » d’une précédente offre annoncée par Microsoft en octobre dernier destinée aux entreprises qui veulent construire un environnement cloud hybride. Dans ce cadre, l'équipement sur site est connecté au cloud public pour fournir des services de sauvegarde et de récupération, ou encore apporter un supplément de capacité de calcul et de stockage en fonction des besoins.
La plupart des grands fournisseurs IT, comme Hewlett-Packard, Cisco et Oracle, poussent les clients à adopter un modèle hybride. Mais Dell et Microsoft affirment que leur système est différent parce qu'il tourne avec la même pile logicielle que celle utilisée par Microsoft dans son cloud public, si bien que selon eux, les composants sur site et dans le cloud travaillent plus facilement ensemble, ce que revendique également Oracle. Cloud Platform System Standard est en fait la version allégée d'un produit similaire appelé Cloud Platform System Premium lancé par les deux partenaires il y a un an.
Une version qui démarre à 4 nœuds de calcul
Mais, alors que cette version occupait un rack serveur entier, avec obligation d’achat d’un minimum de 32 nœuds de calcul, l'édition standard démarre avec 4 nœuds, avec une mise à l'échelle maximale de 16 nœuds. Cette version rabaisse le point d'entrée et rend les déploiements accessibles à de plus petites entreprises. De plus, Dell propose un nouveau mode d'abonnement qui réduit le risque des entreprises essayant de mettre en place un cloud hybride pour la première fois. Aux États-Unis, la location du système Cloud Platform System Standard de Dell coûte 9 000 dollars HT par mois. Ce « pack de démarrage » comprend un serveur en rack Dell PowerEdge C6320, deux commutateurs en haut de rack et 64 To de stockage. Le tout est livré avec Windows Server 2012 R2, System Center 2012 R2 et le pack Windows Azure.
Selon Glenn Keels, directeur exécutif Cloud, HPC et systèmes intégrés de Dell, « la configuration de base est suffisante pour faire tourner environ 100 machines virtuelles, et il est possible de faire évoluer le système pour monter jusqu’à 400 machines virtuelles environ ». Par ailleurs, « au bout de six mois, les clients pourront soit acheter le système, soit le rendre, soit reconduire leur abonnement pour une autre période de six mois », a-t-il ajouté. Ils peuvent également changer de mode de tarification et ne payer que pour la capacité utilisée. La nouvelle box a été annoncée hier matin par Michael Dell et le CEO de Microsoft Satya Nadella lors du Dell World qui se tient du 20 au 22 octobre à Austin (Texas). Dell a également rejoint le programme Cloud Solution Provider Program de Microsoft, ce qui signifie qu'il peut revendre des services Azure, la suite Microsoft Enterprise Mobility Suite et Office 365.
Un modèle hypride se voulant plus simple à appréhender
Les fournisseurs poussent vers un modèle hybride, mais la complexité de faire travailler ensemble logiciels et matériels reste toujours un obstacle. Le système proposé par deux partenaires déjà proches comme Dell et Microsoft, avec un mode de tarification flexible, pourrait redonner de l’attrait à ce modèle. « Le système de tarification est assez incroyable, puisque le client ne paye que pour ce qu’il consomme, ce qui résout déjà la question financière », a déclaré Patrick Moorhead, directeur de Moor Insights & Strategy. « Les clients pourraient connecter leur propre système avec OpenStack, mais si Dell et Microsoft font le travail pour eux, c’est encore mieux », a-t-il ajouté. Lors d'un briefing, Ryan O'Hara, directeur Program Management, Microsoft Private Cloud Solutions, a déclaré aux journalistes que « les clients pouvaient faire tourner des services Azure de base en trois heures en partant de la version bare metal. Il a également précisé que Dell fournissait « un support pour l'ensemble du système, de sorte que les clients n’ont pas à se demander quel fournisseur appeler en cas de problème ».