Après avoir fusionné avec Osiatis en janvier 2014, Econocom avait annoncé en début d'année qu'il ne se livrerait pas à de nouvelles acquisitions structurantes en 2015. Toutefois, cela n'a pas empêché la SSII d'envergure européenne d'investir dans quatre sociétés supplémentaires et de s'atteler à la création d'une filiale. Ce 17 juin, le groupe belge a en effet officialisé une prise de participation à hauteur de 66% dans le capital de la SSII française Alterway (11 M€ CA). Il a également racheté 70% des actions de Bizmatica (12 M€ de CA), une société italienne qui développe des applications métiers et des services mobiles. Par le biais de sa filiale Digital Dimension fondée il y a 18 mois, Econocom a également acquis 100% de l'hébergeur espagnol Nexica et de Norcod, un éditeur spécialisé dans les solutions mobiles. L'acquisition de Norcod avait déjà été officialisée en avril de cette année.
Le groupe s'étoffe aussi par croissance organique avec la création d'une filiale baptisée Digital Security. Elle se positionne sur le marché de la sécurisation des systèmes d'information et des objets connectés. Sa naissance est en partie le fruit de l'acquisition au début de l'année année 2015 de Cesys (6 M€ de CA), une société de conseil en sécurisation des SI et des réseaux. Tous ces investissements viennent s'ajouter aux acquisitions des sociétés ETS, Rayonnance et Tactem, réalisées par Digital Dimension, au cours des 12 derniers mois. De son côté, Econocom a procédé directement à la prise de contrôle d'Helis (8 M€ de CA), une société de conseil en transformation et infrastructures, en début d'année.
La création d'une « galaxie » Econocom
« L'ensemble de ces acquisitions ne visent pas à modifier la structure interne du groupe mais à le doter de satellites qui gravitent autour de lui», explique Bruno Grossi, directeur exécutif stratégie, acquisition et communication d'Econocom. Concrètement, les entreprises qui forment cette galaxie gardent leur indépendance vis-à-vis de leur maison mère, mais bénéficient de son appui, tant sur le plan financier que commercial. « Econocom n'a pas vocation à interférer dans notre gouvernance mais va investir dans notre plan de développement Burn2Run, confirme Véronique Torner co-fondatrice d'Alter Way. En outre, nous allons pouvoir profiter de sa présence commerciale auprès de grands entreprises pour nous y faire référencer.» Toutefois, ces satellites ne sont pas complètement livrés à eux-mêmes. Econocom a mis en place une division chargée de faire le lien et de développer des synergies avec eux.
Devenir un leader de la transformation digitale
Grâce à ses prises de participations, Econocom acquière de nouvelles compétences qu'il n'avait pas auparavant. « Ce sont des savoir-faire que nous ne pouvions pas développer efficacement en interne. Nous enrichissons nos compétences ainsi depuis 18 mois, et ça marche », clame Jean-Louis Bouchard, le fondateur et PDG d'Econocom. Car s'il est bien un message que le groupe veut faire passer, c'est qu'il n'est plus un simple distributeur informatique qui ne propose que quelques services. Surfant sur l'air du temps, le groupe assure vouloir devenir un leader de la transformation digital. « Il y a un véritable tsunami qui est en train de se préparer dans le numérique et nous devons prendre de l'avance dessus », déclare Jean-Louis Bouchard. Pour ce faire, Econocom va regrouper ses acquisitions et filiales autour de quatre grands axes. La sécurité sera ainsi portée par Digital Security ; l'axe application web et mobile reposera sur Alter Way et Bizmatica ; Digital Dimension sera le pilier dans le domaine des solutions digitales. Enfin, les services de conseil et transformation seront soutenus par les compétences d'Helis et d'Interadapt (Brésil). En outre, Econocom a annoncé ce mercredi matin qu'il allait également s'atteler à la création d'une filiale orientée vers l'e-santé. Sur le même principe que Digital Dimension, elle se constituera par le biais d'opérations de croissance externe.
« Même si ces sociétés sont de tailles modestes, une fois ensemble, elles ont une importance non négligeable », clame Bruno Grossi. Fin 2015, le chiffre d'affaires des satellites d'Econocom devraient représenter 200 M€ pour un résultat opérationnel de 15 M€. En outre, Econocom n'a pas encore terminé sa phase d'acquisitions. L'ensemble de ces récents rachats et ceux à venir doivent servir son plan de croissance à l'issue duquel il vise 3 milliards d'euros de revenus en 2017 (2,1 Md€ en 2014) pour 150 millions d'euros de résultat opérationnel.