Quel sera l’impact de la robotisation sur les métiers IT ? Comment évolueront les compétences pour faire face aux mutations technologiques susceptibles de transformer des pans entiers de nos industries ? L'Observatoire des métiers du futur, un groupe de réflexion créé pour contribuer à développer l'employabilité en France, a souhaité savoir comment ces changements étaient perçus par les professionnels. Dans ce but, 300 dirigeants, des managers et des DRH issus de divers secteurs d’activité dont celui du numérique ont été interrogés sur leur perception du marché de l’emploi d’ici à cinq ans. Sous l'intitulé “Bâtir le futur des métiers”, le rapport réalisé entre novembre 2019 à mars 2020 a cherché à identifier les conséquences de l’automatisation des tâches sur l’emploi , le développement des compétences et de la formation.
Selon les résultats, 44% des répondants considèrent les évolutions numériques comme un élément majeur de transformation des emplois. Les effets sur les habitudes de consommation (16 %), ainsi que sur la pénurie de compétences (14 %) sont dans le même temps plus faibles. Quant à la part des actifs qui pensent que leur métier disparaîtra ou sera profondément revu dans les 5 années à venir, les réponses se répartissent à part relativement égale. D’un côté 31 % des DRH et cadres dirigeants prévoient une mutation des métiers affectant plus de 25 % de leurs ressources, tandis qu’une proportion quasi-équivalente (32 %) l'estiment au contraire peu importante (moins de 10 % des salariés concernés).
La majorité des DRH pensent que l'automatisation des tâches feront évoluer les emplois. Source: Observatoire des métiers du futur.
Avantage aux softskills
De plus, 49% des professionnels estiment que leur entreprise ne dispose pas des compétences digitales requises pour 2025. En ce qui concerne, les aptitudes comportementales (dites soft skills), l’écart est moins important, avec un sondé sur trois estimant que son organisation a un déficit dans ce domaine. La formation professionnelle apparaît comme incontournable dans cette période d'évolution accélérée, pour l’Observatoire des métiers du futur. Elle est d'ailleurs aujourd'hui au cœur des dispositifs gouvernementaux pour répondre aux problématiques d'employabilité. Actuellement, 4 salariés sur 5 suivent à minima 1 formation par an (83 % des répondants), dont 21 % participent à 3 formations ou plus.
Les compétences numériques restent peu développées dans les organisations. Source: Observatoire des métiers du futur.
Pour acquérir ou renforcer leurs connaissances, les salariés ont majoritairement recours au digital. 78 % ont suivi au moins un cours en ligne au cours de l'année écoulée (Mooc, webinar, e-learning...). 67 % ont cependant recouru au présentiel. Globalement, la perception de l'utilité de ces formations est réelle pour 56 % des DRH et managers qui considèrent qu'elles les préparent bien pour l'avenir. Les 28 % qui pensent le contraire sont majoritairement ceux qui ont suivi des cours de façon non virtuelle.