Début octobre, Datacore a réuni ses partenaires et clients dans la ville de Menton. L’occasion pour le spécialiste de la virtualisation du stockage de revenir sur l’actualité de la société et de ses ambitions. Le CEO Dave Zabrowski rappelle dans son discours inaugural quelques chiffres sur l'éditeur, « en Europe, nous avons plus de 5 000 clients dont 320 nouveaux sur l’année écoulée » et d’ajouter « nous sommes rentables pour la 15eme année consécutive ». Il n’oublie pas non plus de parler de la levée de fonds de 60 M$ réalisée cet été qui va servir « à accélérer la R&D, mais également à faire des acquisitions ».
Interrogé sur le périmètre des futurs rachats, Dave Zabrowski parle de deux axes, « le premier vise à renforcer les produits et obtenir une technologie ou une fonction que nous n’avons pas, comme cela a été le cas avec Mayadata pour les conteneurs et Carlingo pour le stockage objet intégré dans Swarm ». Le second axe s’oriente vers les marchés verticaux avec un focus sur les applications IA, « il peut y avoir des opportunités dans le domaine de la santé et des sciences de la vie », rapporte le dirigeant.
Proxmox, une alternative crédible à VMware
L’autre point soulevé par le dirigeant est la croissance inexorable et exponentielle des données « au global, le volume atteindra 175 zettaoctets en 2025 soit une augmentation de 61% sur un an, sur la partie entreprise, le volume représentera 5,5 zettaoctet en croissance de 30% ». Sur la répartition de ces données, « 65% sont sur site, 42% dans le cloud public et 18% auprès des CSP/MSP ». Mais le dirigeant constate que les lignes bougent, « nous observons des retours de workolad du cloud public vers le on premise pour des raisons de coûts, mais aussi sur l’edge pour des questions de performance ». Il constate par ailleurs des interrogations des clients autour des changements de licences et de tarifs pour les produits VMware par Broadcom. Dans ce cadre, le fournisseur se penche sur les alternatives en particulier Proxmox (hyperviseur sur base KVM).
Luc Blanc, architecte solution senior, a présenté les travaux d'intégration avec Proxmox et SanSymphony. (Crédit Photo : JC)
Un atelier a été entièrement consacré à la solution de virtualisation open source. Luc Blanc, architecte solution senior, a montré l’intégration de Proxmox avec la plateforme SanSymphony, « nous travaillons depuis 4 ans sur des nœuds Proxmox dans nos laboratoires pour travailler sur différents cas d’usage ». Pour lui, Proxmox comporte des avantages comme « une interface utilisateur accessible, la capacité de migration des VM. Sur ce point Proxmox a ajouté de manière opportune un plug-in de migration pour VMware. Il y a aussi des éléments de back-up avec de la déduplication et de la réplication ». Une offre complète qui demande quelques travaux d’intégration avec SanSymphony, « en particulier sur la présentation du multipathing », glisse le spécialiste. Aujourd’hui, le fournisseur propose un guide de bonnes pratiques pour Proxmox, mais ambitionne dans un avenir proche de créer un plug-in dédié à la solution open source.
La conformité, une opportunité business à saisir
Un autre axe de travail de Datacore réside dans la cyber-résilience. Said Boukhizou, directeur technique chez Datacore France, observe que « la volumétrie des données rend plus compliquée leur protection et la restauration ». Surtout dans un contexte réglementaire foisonnant, Dora, Cyber-resiliency Act et surtout NIS 2 imposent une pression supplémentaire sur les équipes IT. Pour répondre à ces exigences, le fournisseur dispose déjà de plusieurs atouts : le triple mirroring (trois copies des données), l’intégration dans la version 16 de Swarm de Netbackup de Veritas, mais aussi la collaboration avec Veeam et Commvault pour améliorer la sauvegarde et assurer une certaine forme de résilience face aux attaques par ransomware.
Sur NIS 2, Datacore a décidé de remonter les curseurs de sécurité sur ses offres. « Nous allons intégrer un moteur d’analyse de comportement sur le stockage. Pour Swarm, il arrivera d’ici la fin de l’année et en 2025 pour le mode bloc sur SanSymphony », explique Said Boukhizou. Ce moteur a été créé en interne et répond à la problématique, « comment sait on que ce que l’on stocke est sain », ajoute-t-il. Par ailleurs, le fournisseur proposera aux clients et aux partenaires un score basé sur des étoiles pour savoir si l’infrastructure de stockage et de sauvegarde est conforme à la réglementation NIS 2.
Saint-Denis de la Réunion renforce son PCA
La notion de PCA est également importante comme le rappelle Lionel Hoarau, responsable SI de Saint Denis de la Réunion, « nous avons la particularité d’être dans une zone de cyclones ». En 2015, la municipalité se rapproche de Datacore pour investir dans SanSymphony avec 100 To de capacité et remplacer les baies de disques durs. Tout va pour le mieux jusqu’en 2019 où un changement de direction politique remet en concurrence le marché qui revient à IBM avec la technologie Hyperswap. « Cette modification a été difficile surtout que le volume de données a augmenté », reconnait le responsable.
Said Boukhizou, directeur technique (debout) et Lionel Hoarau, responsable SI de Saint-Denis de la Réunion, ont évoqué l'histoire de la municipalité avec Datacore. (Crédit Photo : JC)
En 2023, un nouveau projet a été lancé où Datacore revient dans la course. « Nous avons pris 300 To sur SanSymphony et 200 To sur Swarm. Et nous avons ajouté Firefly pour l’archivage depuis Swarm ». Avec la directive NIS 2, « une réflexion est en cours pour sécuriser une troisième salle totalement déconnectée », reconnait Lionel Hoarau. Preuve s’il en est que Datacore a raison d’investir sur cette problématique.