Lenovo remet en route son Smart Innovation Tour. Toujours fidèle aux Hauts-de-Seine (92) pour l'édition francilienne de son événement réservé à ses partenaires et clients, le groupe a cependant troqué le théâtre des Sablons de Neuilly pour le cadre plus verdoyant du Hangar Y à Meudon. Pour cette édition - aux couleurs de la F1 pour mettre en avant son partenariat mondial avec Formula One certainement reconduit après 2024 - le constructeur chinois a vu plus grand et a annoncé 900 participants présents (vraiment ?). Une foule qui s'est donc donnée rendez-vous pour un nouveau tour d'horizon des actualités produits du Chinois. L'occasion idéale pour la société de remercier aussi ses proches pour le travail accompli : « Grâce à vous on a atteint la position de numéro 1 sur le marché des PC en 2022 », a lancé à l'assemblée Eric Lallier, président et directeur général de Lenovo France en introduction de son événement. « On fait tout pour garder cette place de numéro 1 en 2023 également ».
Parmi les grands défis que la société relève depuis des mois : élargir son portefeuille d'activités pour ne pas rester cantonné au seul marché grand public dans lequel le fournisseur est naturellement très présent (tablettes, PC, smartphones...). Or, depuis le rachat de l'activité serveurs x86 d'IBM en 2014, le groupe manque encore d'adhérence sur les produits et logiciels d'entreprise face aux poids-lourd Dell et HP pour ne citer qu'eux. « On opère une transformation depuis plusieurs années qui commence à produire des résultats avec une meilleure balance sur l'ensemble des divisions produits qui existent chez nous », poursuit Eric Lallier. Une balance qui tend donc à s'équilibrer, le dirigeant annonçant que 40 % des résultats de l'entreprise sont issus de sa branche infrastructures, serveurs, stockage et services associés. Pour percer davantage dans ce dernier domaine en France, Lenovo a par ailleurs recruté Jean-Christophe Morisseau dernièrement, jusqu'alors à la tête de Red Hat dans l'Hexagone. Il occupe donc depuis ce 4 septembre 2023 la direction de la division ISG (Infrastructures Solutions Group) du constructeur chinois sur le territoire.
Jean-Christophe Morisseau a pris ses fonctions de directeur général France de la division ISG de Lenovo le 4 septembre 2023 après plus de 9 ans passés chez Red Hat, dont 4 en tant que country manager France. (crédit : D.F.)
Cap sur l'optimisation énergétique des datacenters
À l'occasion de son arrivée chez Lenovo France, Jean-Christophe Morisseau entend apporter au groupe la compréhension de ce qui se passe au niveau applicatif et sa transcription sur les infrastructures matérielles. « On est aujourd'hui à un moment où beaucoup de choses se cristallisent autour de l'IA qui est extrêmement consommatrice de ressources matérielles et d'énergie. Lenovo a une vraie expertise de long terme sur la performance énergétique des datacenters dans une logique on demand incluant des couches matérielles mais aussi logicielles et de services », nous a indiqué Jean-Christophe Morisseau.
Cela fait longtemps que le groupe investit pour diminuer la facture des datacenters avec du refroidissement par liquide qui peut aller jusqu'à se passer de climatisation. Mais le fournisseur met aussi en avant un autre argument, à savoir proposer pour ses offres de consommation de services à la demande en environnement datacenter une facturation au kilowatt. « Viabiliser les coûts et de sobriété de développement des applications en ayant un lien entre la couche applicative et la couche hardware permet de rentrer dans quelque chose de très vertueux au niveau de sa consommation électrique et donc au final sur sa facture énergétique », glisse Jean-Christophe Morisseau.
IA et edge au coeur des usages
Pour répondre aux besoins accrus en performances des datacenters, les fournisseurs de technologies d'infrastructures comme Lenovo mobilisent logiquement des ressources GPU de plus en plus puissantes. En particulier pour des traitements IA d'apprentissage et d'inférence qui peuvent se faire au même endroit, mais pas systématiquement. Le commerce de détail est notamment impacté par cela : les caisses automatiques se multiplient, couplées à de la détection de fraude, avec pour objectif d'analyser par le biais de caméras tous les faits et gestes. Par exemple, il s'agit de vérifier que les code-barres passés devant le lecteur correspondent bien au produit que la caméra voit passer et reconnaît au-dessus du code-barre. Pour se faire le traitement de l'inférence doit se faire à l'edge en déportant l'algorithme entraîné par les clients, chez eux, ou bien dans le cloud à l'instar du distributeur de biens de consommation Kroger aux Etats-Unis.
Pour couvrir cette demande d'infrastructures à l'edge, Lenovo propose plusieurs gammes de serveurs dédiés. Leur particularité ? Le design ne nécessite plus de climatisation pour être capable de fonctionner dans des environnements à une température de plus de 40 degrés comme c'est le cas pour le serveur edge ThinkSystem SE350. À Barcelone, le constructeur chinois a ainsi fourni pour les projets de ville connectée le traitement de l'accidentologie pour détecter automatiquement les collisions entre véhicules et piétons. Avec à la clé de l'appel automatisé aux secours et une action sur les feux de route pour éviter les suraccidents dans un contexte supportant autant la chaleur que les vibrations. Derrière on trouve des systèmes Intel Xeon Scalable ThinkEdge SE450 ou 455 (avec CPU AMD) avec monoprocesseur 64 coeurs, 12 emplacements mémoire de 128 Go. Et pour les besoins de calcul plus puissants ? Lenovo oriente ses clients vers le SR 675 V3 à refroidissement hybride qui a besoin de climatisation où les processeurs vont être refroidis par liquide en boucle fermée.
Lenovo propose une gamme de serveurs pour répondre aux besoins de traitements des opérations et de l'informatique à l'edge pour une grande variété de secteurs verticaux incluant aussi bien l'industrie, le commerce. Au milieu le serveur ThinkSystem SE350 et à gauche le ThinkEdge SE450. (crédit : D.F.)
Collaboratif, PC et smartphones en force
Comme à peu près tous les fournisseurs de PC et de serveurs, Lenovo propose aussi une offre répondant au fameux « retour au bureau à l'ère du post-Covid ». Logées dans sa gamme ThinkSmart, plusieurs solutions répondant à cet enjeu dont une offre Core Full Room pour équiper une salle en technologie de communication unifiée mais aussi - pour celles déjà équipées - d'un module plus léger baptisé Core+Controller. Le constructeur met aussi en avant son ThinkSmart Hub taillé spécifiquement pour les réunions Teams pour démarrer facilement des réunions.
Les solutions collaboratives de réunion taillées pour les réunions hybrides de Lenovo s'interfacent aussi bien avec Microsoft Teams, Zoom que Google Meet avec des modules ad hoc. (crédit : D.F.)
Si Lenovo cible surtout les grandes entreprises avec ses modèles de gamme Thinkpad, les portables Thinkbook sont plutôt destinés aux PME dont la gamme tarifaire est également plus abordable. Pas de jaloux, lors de son Smart Innovation Tour Lenovo a mis en avant différents représentants de ses PC portables dont un Thinkpad Z16 doté d'une batterie affichant une belle capacité (72 Wh) disponible en plusieurs configurations de processeurs AMD Ryzen de série 5, 7 ou 9 couplés à une carte graphique Radeon 600 M ou RX6500M. Dans une configuration avec un CPU Ryzen 7 Pro 6850H, 16 Go LPDDR5, 512 Go de stockage (SSD) et un GPU RX 6500M, il faut compter sur 2 600 €HT.
La gamme de PC portables et hybrides était aussi bien mise en avant sur cette édition du Smart Innovation Tour de Lenovo. (crédit : D.F.)
Très attaché à sa présence sur le marché des smartphones via Motorola qu'il a racheté à Google en 2014 pour 2,91 Md$, Lenovo ne veut rien lâcher et persiste. Dernier exemple en date avec son modèle pliable Razr 40 Ultra au format clapet que l'on sent bien dans la poche avec son poids approchant les 190 grammes, tout comme son concurrent direct Z Flip 5 de Samsung. Grimpant à 256 Go de RAM, ce smartphone est, quoi qu'il en soit, agréable à manipuler. Concurrent du Coréen, ce modèle semble toutefois avoir une marche de progression à gravir ; en août dernier, le youtubeur Mrkeybrd a réalisé des tests de pliages sur ces deux modèles. Résultat : alors que le ZFlip a résisté à 401 151 pliages et dépliages successifs, le Razr 40 Ultra a déclaré forfait au bout de 126 266 cycles d'ouverture et fermeture.
Le Razr 40 Ultra de Motorola (ici son écran externe) montre à quel point Lenovo ne veut rien lâcher sur le marché des smartphones haut de gamme avec ce dernier modèle pliable qui cherche à en découdre avec un certain Z Flip 5 de Samsung. (crédit : D.F)