DADVSI : Richard Stallman appelle à la résistance civique
Richard Stallman, le chantre du logiciel Libre, se fait le héraut des opposants au projet de loi DADSVI (droits d'auteur et droits voisins dans la société de l'information) et appelle la jeunesse française à descendre dans les rues avant le vote final, ce 30 juin.
Le président de la Free Software Foundation, après avoir voulu s'inviter à Matignon - en vain - il y a quelques jours, a profité de la journée "Paris, capitale du Libre", pour rappeler tout le mal qu'il pense du texte sur le point d'être adopté. Selon lui, la version définitive du projet de loi, rédigée en dernier ressort par la Commission mixte paritaire, va jusqu'à menacer la liberté des citoyens de regarder un DVD avec un logiciel Libre et les rendra soumis aux volontés de l'industrie de la culture. Et ce n'est pas l'obligation d'une intéropérabilité effective, prévue par la loi, qui réussira à modérer Richard Stallman : "beaucoup disent que les DRM (mesures de protection technique, NDLR), des menottes numériques, sont acceptables tant qu'elles fonctionnent sur toutes les machines. On peut aller partout avec les mêmes menottes. Tous les ordinateurs utilisent les mêmes menottes. Il est clair que ce n'est pas la solution".
Interrogé sur le moyen à employer pour mettre un terme au processus législatif, Richard Stallman considère qu'il faut "des centaines de jeunes dans les rues". C'est, selon lui, la meilleure façon de contrarier un projet de loi qui ne respecte pas l'esprit du logiciel Libre. Un esprit que le gourou résume en trois mots "liberté, égalité, fraternité (en français dans le texte, NDLR). Liberté, car le Libre offre à chacun quatre libertés indisponibles avec les logiciels commerciaux (utilisation, compréhension, redistribution, amélioration, NDLR) ; égalité, car il donne à chacun les mêmes libertés ; et fraternité, car tout le monde appartient à la même communauté d'intérêts".
Pour défendre leur communauté d'intérêts, les opposants à la DADVSI devront faire vite. Le texte sera en effet adopté ce 30 juin, dernier jour de la session parlementaire. Le Sénat procèdera au vote au cours de la matinée, et l'Assemblée nationale dans l'après-midi.