En direct de San Francisco. Le temps de la simple plateforme de stockage de document est bel est bien révolu chez Box. En bientôt quinze ans, l’entreprise a augmenté son offre d’une petite dizaine de fonctionnalités. Les dernières en date étant Shield et Relay, annoncés cet été. « Nous avons engagé une transition de la vente d’un seul produit à une stratégie multiproduits. Cela transforme les cas d’usages de notre plateforme et comment nos clients font évoluer leurs process », a expliqué le CEO de Box, Aaron Levie, lors d’une conférence de presse avant l’événement. C’est pourquoi l’entreprise a retravaillé ses offres cet été et proposera désormais deux suites, et une version mondiale pour chacune : « Nous voulions rendre les choses plus simples pour nos clients souhaitant adopter ces technologies. La première suite (Digital Workspace, Ndlr) doit permettre de favoriser la collaboration dans l’espace de travail, l’autre (Digital Business) offre de faciliter la création des processus opérationnels dans l’entreprise. Les versions mondiales de ces suites sont destinées aux clients qui stockent leurs données dans plusieurs des zones de Box », précise Aaron Levie.
Le co-fondateur de Box a aussi noté un changement chez les équipes à qui l’éditeur vend ses solutions. « Auparavant, nous avions l’habitude d’adresser seulement les équipes IT. Maintenant nous nous adressons davantage aux CIO et autres responsables de divisions métier qui ont une vision globale dans leur entreprise. » L’entreprise revendique désormais plus de 95 000 clients dont 69% du Fortune 500.
Sur scène, Aaron Levie et Jeetu Patel, CPO de Box, ont présenté les deux Suites auxquelles les clients pourront désormais souscrire afin d'accéder aux fonctionnalités de la plateforme. (Crédit : Nicolas Certes)
Plusieurs manières d’envisager la cybersécurité
Et si l’éditeur sécurise historiquement sa plateforme, Box vient juste de mettre un pied dans la cybersécurité avec sa dernière fonctionnalité : Shield. Pour Aaron Levie, il y a plusieurs manières d’envisager la sécurité. Basiquement, la protection d’un document quand il est téléchargé dans le cloud. « Il est chiffré, dans une infrastructure ultra protégée, largement impénétrable selon moi, c’est ça le cœur de la cybersécurité. Nous faisons cela depuis 14 ans et nous continuerons de proposer une plateforme qui sécurise totalement les informations. » Ensuite, peut-être que l’enjeu n’est pas seulement d’empêcher quelqu’un d’accéder aux informations via l’infrastructure mais aussi de s’assurer qu’une personne, dans l’entreprise, ne va pas partager quelque chose à la mauvaise personne. « C’est pour cela qu’il ne faut pas envisager Shield seulement comme un moyen de protéger les contenus dans Box, mais plutôt les processus opérationnels d’une entreprise. Il ne s’agit plus de sécuriser uniquement les données mais aussi les processus de travail modernes », explique le CEO de Box.
Pour développer Shield en interne, beaucoup de recrutements d’ingénieurs spécialisés en cybersécurité, mais aussi des experts en machine learning. C’est aujourd’hui l’une des plus grosses équipes de Box assure son CEO. « Nous avons aussi noué des partenariats avec d’autres acteurs du secteur et partenariats vont influencer la technologie de Shield, qui sera intégrée aux solutions de ces partenaires ». Les derniers partenariats noués avec IBM et Splunk s’inscrivent dans cette stratégie.
Box Shield offre principalement deux fonctionnalités de sécurité aux utilisateurs : le contrôle de qui a accès à un document et la détection de menaces visant ces documents en se pluggant à des solutions SIEM ou CASB. (Crédit : Box)
Aaron Levie illustre l’utilisation de Shield par deux exemples. « Si vous utilisez une solution de Symantec et que vous créez une règle de protection avec un de ses produits, Shield suivra cette règle et protègera le contenu dans Box en fonction de celle-ci. En d’autres termes, Shield convertira la logique d’une solution de cybersécurité dans Box. Autre exemple, imaginons que des personnes collaborant dans Slack sur un fichier, Shield va protéger ces données qui sont dans Slack si elles sont aussi stockées dans Box. Je peux donc utiliser Slack comme interface de collaboration et être sûr que Shield pourra y détecter des modèles d’accès aux données inhabituels. »
La gestion de contenus cloud pour se différencier des concurrents
Cette brique de sécurité supplémentaire offerte aux clients pour gérer leurs contenus est, selon Aaron Levie, ce qui différencie Box de la concurrence. Le principal, Dropbox, a en effet accéléré le développement de son offre en direction des professionnels et a lancé la semaine dernière ses Spaces, pour proposer une expérience desktop pour créer des espaces de travail réunissant dans un même dossier partagé les contenus stockés dans le cloud, les fichiers stockés localement, les documents Paper et les raccourcis web. Si toutes ses fonctionnalités sont déjà proposées depuis longtemps par Box, l’éditeur se concentre donc sur la manière dont il délivre ses solutions en se focalisant sur la sécurité, la conformité et l’automatisation des flux de travail.
Et bien que l’entreprise doive se différencier en vu de maintenir sa clientèle en son sein, Aaron Levie admet que Box et ses concurrents partagent les mêmes visions. « Quand nous parlons de l’évolution des méthodes de travail, je pense que nos visions avec Dropbox, Google, ou Microsoft sont plutôt similaires : de la collaboration en temps réel, accéder aux données depuis n’importe quelle région ou terminal. Parfois on voit des perceptions différentes sur la manière d’envisager une même technologie mais je pense qu’ici nos visions sont plutôt alignées. »
Ce sur quoi il faut encore travailler
Enfin l’éditeur ne compte pas se reposer sur ses lauriers. « Sur les applications de productivité au travail, nous sommes très bons. Maintenant, nous avons encore des lacunes à combler autour de l’intégration des systèmes ERP ou SIRH. Nous avons beaucoup d’opportunité de transformer le domaine des ressources humaines en s’intégrant à Workday par exemple, transformer la chaîne logistique avec SAP. Nous nous dirigeons progressivement vers ce genre de partenariats », conclue le CEO de Box. Et cela passera comme toujours davantage par des intégrations que par des acquisitions.